Les greffes de cœurs issus de donneurs positifs au Covid sont sans risque pour les receveurs

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Publié le 31/10/2022
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Crédit photo : Phanie

La greffe d'un cœur provenant d'un donneur positif pour le coronavirus au moment de son décès ne comporterait pas de risque particulier pour le receveur, selon une étude qui sera présentée lors des sessions scientifiques de l'association américaine de cardiologie, entre le 5 et le 7 novembre, et dont l'abstract est déjà en ligne.

Les chercheurs de l'équipe du Pr Pavan Atluri de l'école Perelman de médecine (université de Pennsylvanie) ont analysé les données provenant de la greffe des 84 premiers cœurs provenant de patients Covid+ depuis le début de la pandémie aux États-Unis. Ils les ont comparées à celles des 3 205 autres greffes enregistrées au cours de la même période dans la base de données américaine du United Network for Organ Sharing. Un cœur était considéré comme provenant d'un donneur Covid+ si ce dernier avait été testé positif pour le Sars-CoV-2 moins de 7 jours avant la transplantation.

Au bout de 30 jours, 96,1 % des patients qui ont reçu un cœur Covid+ avaient survécu, contre 97 % des autres patients transplantés. Le risque de rejet du greffon était également équivalent dans les deux groupes (2,4 % pour un cœur Covid+ contre 1 % pour les autres cœurs). La durée moyenne d'hospitalisation était de 15 jours pour les patients greffés avec un cœur de donneur Covid+ et de 17 jours pour ceux ayant reçu un cœur de patient non Covid+.

Pas de surrisque de décès de causes spécifiquement infectieuses

Les chercheurs ont également regardé les décès d'autres causes spécifiques aux personnes infectées par le Sars-CoV-2 : infection et complications pulmonaires. « Nous pensions que les décès de causes respiratoires ou pulmonaires pourraient ressortir en cas de greffe de cœur provenant d'un donneur atteint de Covid », explique le Dr Samuel Kim, premier auteur de l'étude, membre de l'école de médecine David Geffen (UCLA), et ancien membre du laboratoire du Pr Atluri. Et pourtant, aucune différence sur ce critère n'a été retrouvée. « Cette étude fournit des preuves claires que les cœurs de donneurs infectés par le Covid-19 sont sûrs et peuvent être transplantés », poursuit le médecin qui insiste sur les problèmes de pénurie d'organe touchant également les États-Unis.

La puissance de l'étude reste limitée, de par sa petite taille et la durée de suivie réduite à 30 jours. Dans leur conclusion, les auteurs écrivent que des données de suivi de long terme seront nécessaires pour véritablement évaluer si le risque de rejet est plus important en cas d'infection du donneur par le Sars-CoV-2.


Source : lequotidiendumedecin.fr