C’EST UNE NOUVELLE victoire de la chirurgie mini-invasive qui était annoncée à l’occasion de la Journée européenne de l’insuffisance cardiaque, vendredi dernier. Il s’agit d’une technique de prélèvement des veines saphènes avant pontage coronarien ou autre. Le principal avantage du Prélèvement Endoscopique de Vaisseaux ou PEV (en anglais, Endoscopic Vascular Harvesting ou EVH) est immédiat : la chirurgie classique requiert une incision qui peut atteindre 30 cm sur la face interne de la cuisse ou plusieurs incisions successives, le PEV nécessite un abord de 2,5 cm.
La technique utilisant le Vasoview Hemopro est mise en place depuis plusieurs années aux États-Unis. Quelques hôpitaux français y ont recours tels que le CHU Henri Mondor (Créteil), le CHRU de Lille, le CHU Bocage à Dijon ou bien encore l’hôpital Édouard-Herriot à Lyon.
En ne réalisant qu’une courte incision de 2,5 cm au-dessus de la face interne du genou (un prélèvement au niveau radial est également possible), cette voie endoscopique offre sept avantages pour le patient :
- moindre risque de complication sur le risque opératoire ;
- douleur post-opératoire limitée ;
- récupération rapide de la mobilité ;
- moindres soins post-opératoires ;
- meilleur résultat esthétique ;
- hospitalisation raccourcie ;
- qualité et perméabilité du greffon similaires à celles obtenues après un prélèvement classique.
Une étude menée entre 2001 et 2004 aux États-Unis sur plus de 8 500 patients répartis en deux groupes (chirurgie classique et PEV) a confirmé la fiabilité de la technique mini-invasive et ses avantages significatifs. Un autre travail, publié dans le « Journal of Thoracic Cardiovascular Surgery » en 2000, a constaté une réduction du taux d’infections du site opératoire de 78 %, chez des patients obèses et diabétiques. Enfin, une étude publiée dans « Annals of Thoracic Surgery » montre l’absence de réhospitalisation pour des complications locales contre 16 % en cas de chirurgie traditionnelle.
Le Pr Jean-Pierre Becquemin (hôpital Henri-Mondor, Créteil) rapporte que dans les revascularisations situées sous l’arcade crurale, le greffon ainsi prélevé et une prothèse artificielle fonctionnent aussi bien sur les trois premières années, en moyenne, mais que passé ce délai des études suggèrent une meilleure fonctionnalité du greffon d’origine naturelle.
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