Atteignant le plus souvent les hommes et les femmes entre 30 et 50 ans, la rosacée est souvent sous-diagnostiquée, notamment parce que 10 % seulement des patients demandent conseil à leur médecin et que celui-ci s’enquiert rarement d’un érythème de la face si le patient ne s’en plaint pas !
Comme l’a ensuite rappelé le Dr Mats Berg (Uppsala, Suède), si l’étiologie de la rosacée n’est pas encore connue, de nombreux facteurs déclenchants ont été dénombrés : stress, températures élevées, alcool, alimentation épicée, expositions solaires, exercice physique, certains produits d’hygiène et/ou cosmétiques.
Des répercussions socio-psychologiques fréquentes et handicapantes
Plusieurs enquêtes de la National Rosacea Society, aux États-Unis, mettent en évidence les conséquences néfastes de la rosacée sur la qualité de vie des patients qui en sont atteints :
– 41 % des patients évitent les contacts publics ;
– 60 % considèrent que leur maladie affecte négativement leur vie professionnelle ;
– 51 % disent s’être déjà arrêtés de travailler en raison de symptômes sévères de leur maladie ;
– 25 % souffrent de dépression ;
– plus de 76 % disent que la rosacée diminue leur amour-propre ;
– près de 50 % estiment que la maladie entrave leurs perspectives d’avenir.
Le tartrate de brimonidine
Le Dr Mark Jackson (Louisville, États-Unis) a présenté les résultats de deux études démontrant l’efficacité du tartrate de brimonidine, nouveau traitement de l’érythème associé à la rosacée.
Le tartrate de brimonidine est un agoniste des récepteurs α2-adrénergiques hautement sélectif, qui agit localement en réduisant l’érythème associé à la rosacée par une vasoconstriction directe.
Dans ces études de méthodologie rigoureuse, versus placebo, le tartrate de brimonidine (gel en application unique quotidienne) se révèle efficace rapidement (une demi-heure après application) et sur le long terme (un an). Il peut être utilisé en association avec d’autres traitements, anti-inflammatoires ou non, ainsi qu’avec les cosmétiques destinés à masquer les lésions.
Bien toléré, il n’induit ni tachyphylaxie, ni phénomène de rebond. En trois mois de traitement, le pourcentage de patients considérant que la rosacée entravait leur vie sociale a diminué de 29,5 % à 14,2 %.
Mais, souligne M. Jackson pour conclure, l’éducation du patient est très importante dans la prise en charge de la rosacée, notamment concernant la suppression des facteurs favorisant sa survenue et les modalités d’application des traitements locaux (heures d’application, répartition homogène du produit…).
*European Academy of Dermatology and Venereology
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024