La recherche en biologie cutanée expérimentale connaît en France une importante dynamique, qui gagne les frontières des autres spécialités, l’immunologie, les maladies vasculaires, la cancérologie ou encore la biologie des cellules souches.
« De plus en plus, les jeunes dermatologues en formation font une année de Master 2 et l’on constate une réelle augmentation de l’intérêt porté à la formation par la recherche », indique le Pr Selim Aractingi. « Une formation toujours utile même si le dermatologue se destine à une activité libérale, car elle donne une vraie capacité à appréhender la manière de poser des questions et comment y répondre. C’est une école de la rigueur. La Société française de dermatologie a conscience de cette évolution et consacre un budget très important, de 540 000 euros pour aider les équipes de recherche et de l’ordre de 250 000 euros annuels à des bourses de Master 2, de thèse et post-doctorants. Il s’agit clairement du secteur majoritaire des dépenses de notre société savante."
Les thématiques de recherche sont actuellement très variées. La biologie des cellules souches de la peau normale et des cellules cancéreuses représente un domaine majeur de la recherche qui intéresse potentiellement tous les dermatologues. À titre d’exemple, une équipe américaine a récemment montré que dans l’alopécie androgénique la niche des cellules souches n’est pas détruite, mais qu’un contingent de cellules qui dérivent de celles-ci est amoindri. Ce qui ouvre la voie à des possibilités d’agir et donc d’obtenir une repousse des cheveux.
Beaucoup de travaux également portent sur le psoriasis et la dermatite atopique. Moins de 15 ans se sont écoulés entre la mise en évidence du rôle de l’IL17 dans le psoriasis et la mise sur le marché d’un inhibiteur de cette voie.
Les maladies génétiques de la peau, le vitiligo, les maladies bulleuses, les cancers de la peau sont également des domaines dans lesquels de nombreuses recherches sont réalisées avec des perspectives novatrices.
Un nouveau mécanisme génétique de susceptibilité au mélanome a été mis en évidence dans le laboratoire dirigé par Robert Balotti à Nice.
La réparation cutanée est aussi un enjeu majeur de santé publique et les recherches dans ce domaine sont effectuées par de multiples équipes. Celle dont le Pr Aractingi a la responsabilité explore la capacité à améliorer la cicatrisation cutanée altérée grâce à la mobilisation de cellules souches fœtales, - issues de grossesse antérieure-, vers le site de plaie chronique. Ces cellules peuvent alors stimuler l’angiogénèse et accélérer la cicatrisation.
"Le pari est que les cliniciens comprennent les enjeux et l’importance de ces projets de recherche et les perspectives ouvertes par leurs résultats", conclut le Pr Aractingi.
Dr Isabelle Hoppenot
D’après un entretien avec le Pr Selim Aractingi, président du comité des bourses de la société française de dermatologie
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