« En 2019, le président de la République, Emmanuel Macron, a souhaité que les experts se réunissent pour réfléchir aux aspects psychosociaux liés à la période des 1 000 jours et notamment, aux questions liées à la parentalité. Cette réflexion a abouti à un rapport », souligne Umberto Simeoni, professeur de pédiatrie, directeur d’un laboratoire de recherche dédié à la thématique des 1 000 premiers jours à Lausanne (Suisse) et président du Grand forum des tout-petits. Ce rapport, publié en septembre dernier, a été rédigé par une commission d’experts présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Le développement de cette action et le suivi des travaux sont confiés à Adrien Taquet, secrétaire d’État à l’enfance et aux familles auprès du ministre de la Santé.
Le rapport préconise des mesures de prévention pour les parents et les tout-petits. Notamment, un « parcours 1 000 jours » pour les accompagner de façon personnalisée : consultation préconceptionnelle, sessions d’information prénatale au premier trimestre de la grossesse, entretien prénatal dès le 4e mois de grossesse, professionnel identifié pour un accompagnement continu de la grossesse au post-partum… « Il faut informer et soutenir les futurs parents d’un point de vue somatique et psychique et optimiser leur mode de vie, afin qu’ils accueillent, au mieux, l’enfant à naître. Le gouvernement souhaite profiter ainsi de l’effet amplificateur qui caractérise le début de la vie, en termes de prévention en santé. Sensibiliser les enfants, dès le plus jeune âge, aux bonnes habitudes de vie, permet de limiter les troubles de la santé dans ses dimensions psychique et sociale, mais aussi les maladies chroniques, cardiovasculaires et métaboliques, à l’âge adulte. Cela favorise également la transmission des comportements sains d’une génération à l’autre », indique Umberto Simeoni.
Vers des mesures de proximité
Certaines mesures issues de ce rapport pourraient être mises en place dans un avenir très proche. « Ce rapport préconise de décentraliser les actions axées sur les 1 000 premiers jours. Il s’agira de les décliner au niveau local, notamment par le biais des Agences régionales de santé (ARS), des hôpitaux, des professionnels de la santé et du social », note Umberto Simeoni. Ainsi, le rapport propose de créer des « maisons des 1 000 jours » lieux d’information, de prévention et d’échange pour les parents, les tout-petits et leurs proches (grands-parents, oncles, tantes, professionnels), s’organisant autour des principes suivants : développement favorable et bien-être de tous les enfants, réduction des inégalités, valorisation de la mixité sociale, soutien à la parentalité…
L’implémentation de ces mesures de proximité est un enjeu majeur. « En effet, les experts ne disposent pas d’instruments pour pouvoir mettre en place les actions issues de ces connaissances. Au niveau international, les discussions et productions scientifiques sur les 1 000 premiers jours sont nombreuses. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a été l’un des premiers acteurs à promouvoir ce concept. Mais les initiatives concrètes se font attendre. Le plus souvent, elles sont mises en place, de façon isolée, via les associations, professionnels de santé, personnalités politiques et il manque une concertation nationale », conclut Umberto Simeoni.
Exergue : Les discussions et productions scientifiques sont nombreuses autour de ce concept, mais les initiatives concrètes se font attendre.
D’après la 7e édition des rencontres du grand forum des tout-petits
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