Le gène KCNJ11 code pour la sous-unité Kir6.2 du canal potassique sensible à l’ATP (KATP) dans les cellules ß du pancréas, qui exerce un rôle crucial dans la modulation de la sécrétion d’insuline, donc l’homéostasie de la glycémie. Des mutations hétérozygotes de ce gène sont la cause la plus courante du diabète néonatal (DNN) permanent, rare, mais de gestion très difficile.
Les traitements courants de cette forme de diabète sont principalement l’insulinothérapie, utilisée dès le diagnostic, et les sulfonylurées, souvent introduites pour optimiser le contrôle glycémique, voire utilisées seules ensuite. Leurs effets secondaires incluent entre autres l’hypoglycémie et la prise de poids.
Les auteurs rapportent le cas d’une femme de 32 ans avec DNN permanent diagnostiqué à 4 semaines, initialement traitée par insuline avant de passer au glibenclamide à l’âge de 16 ans (1). Malgré des ajustements de dosage, elle a dû revenir à l’insuline en raison d’un contrôle glycémique sous-optimal. À 24 ans, elle a réussi une nouvelle transition vers les sulfonylurées (SU), améliorant son contrôle glycémique et sa qualité de vie. Cependant, après 7 ans, ses besoins en glibenclamide ont augmenté, et son HbA1c est restée élevée.
À 31 ans, l’introduction de liraglutide, un agoniste des récepteurs GLP1 (arGLP1), a permis de réduire les doses de glibenclamide et d’insuline, stabilisant son poids et améliorant son profil lipidique. Elle est ensuite passée au semaglutide, pour une administration hebdomadaire plus pratique. L’ajout du semaglutide a abouti à l’arrêt des insulines prandiales, la baisse des doses de SU, une baisse de deux points de l’HbA1c (8,5 vs 6,5 %), a entraîné variabilité glycémique une nettement moindre en MCG, une perte de poids (58 vs 64 kg) et une réduction du risque d’hypoglycémique.
Ces situations sont certes rares mais très difficiles à gérer, même pour les diabétologues aguerris, seuls aptes à les prendre en charge. On peut donc saluer cette idée d’adjoindre un arGLP1 puissant, ici le semaglutide, au traitement jusque-là imparfait et à plus grand risque d’effets secondaires ; un traitement capable d’améliorer le contrôle et la variabilité glycémiques, la qualité de vie et, à long terme on l’espère, les complications du diabète.
(1) Mairéad T. Crowley et al. Diabetes Care 2024; dc241163
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024