Les données nationales sur l’évolution de l’incidence et de la prévalence du diabète sont rares en France. Pour cette raison, les objectifs de cette étude étaient de déterminer la prévalence du diabète de type 2 et les taux d’incidence entre 2010 et 2017, stratifiés par sexe, âge et région, et d’évaluer les tendances annuelles au cours de l’étude, chez les adultes âgés de 45 ans (1).
Les cas de diabète ont été répertoriés dans le système national de données sanitaires (SNDS), qui couvre l’ensemble du territoire français (66 millions de personnes), identifiés grâce à un algorithme validé. Les taux de prévalence et d’incidence ont été estimés avec ajustements (sexe, l’âge et région) selon des approches utilisées pour évaluer les tendances annuelles de prévalence et d’incidence tout au long de la période d’étude.
Résultat, en 2017, 3 144 225 cas de diabètes chez des patients âgés de 45 ans et plus ont été identifiés. Au cours de la période d’étude, la prévalence a légèrement augmenté (hommes de 11,5 % à 12,1 %, femmes de 7,9 % à 8,4 %), alors que l’incidence a diminué (hommes de 11 à 9,7, femmes de 7,2 à 6,2 pour 1 000/personnes-années).
Dans quatre groupes seulement, les taux de prévalence diminuent : pour les hommes âgés de 45 à 65 ans ; les femmes âgées de 45 à 60 ans ; les femmes de l’île de la Réunion et de la Martinique.
Au total, cette étude très complète apporte des données très favorables pour notre pays y compris dans les DOM, régions les plus touchées par le DT2 avec le Nord et le Grand Est. Mais elle relève aussi de fortes disparités régionales de prévalence, avec un gradient en France métropolitaine suivant une diagonale Nord-Est (plus touché) vs Sud-Ouest (moins touché), données déjà connues, mais quasi caricaturales ici. Par exemple, pour les femmes, une prévalence de 15 à 20 % dans les DOM, 8,5 à 15 % (Nord et Est) vs 7 % en Rhône-Alpes Provence Côte d’Azur et < 7 % dans l’Ouest (Bretagne, Loire Aquitaine Occitanie). Le même gradient géographique est retrouvé pour les hommes.
Des efforts supplémentaires de prévention du diabète sont donc nécessaires pour garantir que les taux d’incidence du diabète en France continuent à diminuer, quand on sait combien cette pathologie peut être un fardeau sur la santé publique.
La France est un des rares pays au monde à enregistrer une tendance à la décroissance de l’incidence des diabètes (essentiellement DT2) pendant qu’on assiste à une véritable épidémie (451 millions de DT2 en 2017) partout ailleurs dans le monde, particulièrement dans les pays émergents. En cause, le vieillissement de la population dans les pays les plus riches et, partout dans le monde, les facteurs environnementaux : alimentation et sédentarité.
Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Fuentes S, Mandereau-Bruno L, Regnault N, et al. Fosse-Edorh, Is the type 2 diabetes epidemic plateauing in France? A nationwide population-based study. Diabetes & Metabolism 2019,46(6). doi.org/10.1016/j.diabet.2019.12.006.
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