« C’est en 2013 qu’a été créée la Fondation francophone pour la recherche sur le diabète (FFRD), sous l’impulsion du Pr Michel Marre avec le soutien important de la Société française de diabétologie (SFD) puis de la Fédération française des diabétiques (FFD). Aujourd’hui, on peut dire que la FFRD a trouvé sa place dans le monde de la diabétologie. Depuis sa création, elle a reçu plus de 300 projets de recherche qui ont été examinés par son conseil scientifique et soumis à une centaine d’experts internationaux. La FFRD a auditionné une soixantaine de candidats et primé 24 lauréats. C’est une avancée qui a été rendue possible grâce au soutien de la SFD, de la FFD, et de nos partenaires industriels, qui nous apportent un financement conséquent. Chaque projet est financé à hauteur de 300 000 € pour trois ans », indique la Pr Hélène Hanaire, élue présidente de la FFRD en mars 2021.
À cette date, le bureau a été en partie renouvelé. « J’ai pris la présidence en mars avec, toujours à mes côtés, à la vice-présidence, Claude Chaumeil qui représente la FFD. Le secrétaire général est toujours le Pr Jean-Pierre Riveline. Au poste de trésorier, le Pr Bernard Bauduceau a été remplacé par la Pr Lyse Bordier. Et, plus récemment, le président du conseil scientifique a changé : le Pr André Scheen a pris la suite du Pr Jean Girard », détaille-t-elle.
ARNt dans la survie des cellules bêta
Ces dernières années, ce sont surtout des projets de recherche sur le diabète de type 2 qui ont été retenus. « En 2021, c’est le diabète de type 1 qui a été mis à l’honneur », souligne la Pr Hanaire, en précisant que deux lauréats ont été désignés. La Pr Mariana Igoillo-Estève (Université libre de Bruxelles) a d’abord été choisie pour un projet de recherche fondamentale, « Métabolisme des ARN de transfert : fonction et survie des cellules bêta pancréatiques » [lire aussi p. 20]. « Ce projet est parti d’une observation clinique sur un diabète insulinoprive d’un jeune patient avec une microcéphalie, chez lequel a été mise en évidence la mutation d’un gène appelé TRMT10A. Il s’agit d’un gène impliqué dans les ADN de transfert. Jusque-là, on n’avait jamais montré d’anomalie de ce type dans une maladie de cet ordre-là. Et le projet est de bien décrypter cette anomalie, pour voir si elle peut expliquer d’autres maladies voisines et peut-être imaginer des pistes de diagnostic ou de traitement », explique la Pr Hanaire.
Démembrement de l’auto-immunité
Le deuxième lauréat est le Pr Etienne Larger, chef de service à l’hôpital Cochin de Paris, primé pour son projet de recherche clinique : « Diabète de type 1 avec un seul auto-anticorps : est-ce (toujours) une maladie auto-immune ? ». « Le Pr Larger s’est interrogé sur l’hétérogénéité du diabète de type 1 et notamment sur le fait que certaines personnes en présentent un avec un seul auto-anticorps, alors qu’habituellement il y en a deux ou trois. Le but de ce travail est de mettre en place une étude clinique observationnelle étalée dans le temps, pour repérer ces patients et étudier la trajectoire d’évolution de leur maladie. À terme, peut-être qu’on se rendra compte que ces patients n’ont pas forcément besoin d’un traitement par insuline complexe, et relèvent d’une autre prise en charge », indique la Pr Hanaire.
Entretien avec la Pr Hélène Hanaire, présidente de la FFRD
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