Tout ne tient pas au contrôle glycémique dans le diabète de type 1. Une étude suédoise publiée dans le « New England Journal of Medicine » chez 33 915 patients diabétiques suivis pendant plus de 8 ans montre que la mortalité cardiovasculaire et toutes causes étaient plus que doublées par rapport à la population générale, même pour un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) ≤6,9 %. L’excès de risque augmentait parallèlement avec de mauvais chiffres d’HbA1c. En cas de diabète très déséquilibré, la mortalité cardiovasculaire et toutes causes étaient respectivement 10 et 8 fois celles de la population générale.
L’équipe dirigée par Marcus Lind à l’université de Gothenburg a utilisé les données du registre national suédois du diabète à partir de janvier 1998. Le diabète était défini dans le registre par un traitement par insuline et un âge au diagnostic inférieur à 30 ans, avec une précision validée de 97 %. Les patients étaient âgés en médiane de 35,8 ans et de sexe féminin à 45,1 %. Pour chaque patient diabétique, cinq témoins étaient appariés selon l’âge, le sexe et le département. Au cours du suivi de 8 ans, 2 701 des 33 915 patients diabétiques sont décédés (soit 8,0 %), par rapport aux 4 835 des 169 249 témoins (2,9 %). Les taux correspondants de mortalité cardio-vasculaire étaient de 2,7 % et de 0,9 %.
Un constat qui reste inexpliqué
Par rapport à la population générale, la mortalité toutes causes était multipliée par 2,36 pour une HbA1c≤6,9 %, par 2,38 pour un taux compris entre 7,0 % et 7,8 %, par 3,11 pour un taux entre 7,9 % et 8,7 %, par 3,65 pour un taux entre 8,8 % et 9,6 %, par 8,51 pour un taux ≥9,7 %. De façon correspondante, la mortalité cardiovasculaire était multipliée d’un facteur 2,92 à10,46.
L’excès de mortalité des patients diabétiques de type 1 était presque entièrement en rapport avec les événements cardio-vasculaires et le diabète lui-même, les hypoglycémies et les comas acido-cétosiques. A contrario, les décès par cancers n’étaient pas plus fréquents que dans la population générale. L’excès de mortalité ne diminuait pas au fil du temps, mais avait plutôt tendance à augmenter au cours des 7 premières années de suivi. Pour les auteurs, « alors que contrairement aux patients ayant un diabète de type 2, ceux ayant un diabète de type 1 n’ont pas de risque augmenté d’obésité, d’hypertension ni d’hypercholestérolémie », l’excès de mortalité cardiovasculaire et toutes causes constatées chez les patients ayant un diabète bien équilibré reste inexpliqué.
Tne New England Journal of Medicine, publié en ligne le 19 novembre 2014
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