« LE TISSU ADIPEUX ne peut plus être considéré comme un simple lieu de stockage de réserve calorique, mais doit être également considéré comme un organe sous contrôle hormonal, lui-même assimilable à une véritable glande endocrine par les nombreux médiateurs actifs qu’il sécrète. À ce titre, il est donc susceptible d’être perturbé par l’action de polluants capables d’altérer les régulations endocrines », indique le Réseau environnement santé (RES) dans un nouveau rapport qui synthétise les connaissances scientifiques actuelles sur les liens entre environnement chimique, obésité et diabète. « Même s’il est encore nécessaire de développer la recherche en ce domaine, les données sont cependant suffisantes pour prendre en considération la pollution chimique comme un axe complémentaire aux deux axes classiquement retenus – alimentation et sédentarité – dans la compréhension de l’épidémie d’obésité et de diabète », souligne le rapport. « Un important effort de recherche est à développer pour mieux caractériser les polluants et en connaître leur physiopathologie, en priorité en examinant spécifiquement l’impact sur le métabolisme glucido-lipidique des perturbateurs endocriniens actuellement répertoriés », préconise le RES. L’effort devra également porter sur les effets combinés de l’alimentation, la sédentarité et les polluants chimiques sur les mécanismes transgénérationnels des altérations épigénétiques induites par les polluants, l’alimentation et l’association des deux. Dans son rapport, le réseau constate que la dimension pollution chimique/obésité/diabète n’est prise en compte « dans aucun des plans nationaux de santé publique ». Le RES recommande dès lors que la pollution chimique par les perturbateurs endocriniens soit examinée de façon commune dans les plans nationaux – Plan national santé environnement (PNSE), Programme national nutrition santé (PNNS), Plan obésité et plan alimentation. Il réclame d’urgence l’élaboration d’une action réglementaire sur les perturbateurs endocriniens au niveau européen et national. Enfin, la question de la protection des diabétiques et des obèses du point de vue de leur exposition aux substances obésogènes et diabétogènes devrait faire l’objet de recommandations de la part de la Haute Autorité de santé (HAS), « complémentaires des mesures hygiéno-diététiques ».
* Évaluation du lien entre environnement chimique, obésité et diabète (projet ECOD), téléchargeable sur le site Internet : reseau-environnement-sante.fr
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