Un sommeil insuffisant chronique pourrait favoriser la bascule dans le diabète de type 2 chez des sujets à risque, selon une étude publiée dans la revue Diabetes Care, courant novembre. Des chercheurs de l’université de Columbia aux États-Unis ont montré que limiter le sommeil à 6,2 heures pendant six semaines augmentait « la résistance à l’insuline de 14,8 % chez les femmes, avec des effets plus graves chez les femmes ménopausées – jusqu’à 20,1 % ». Ce qui entraîne de facto une augmentation du risque de diabète de type 2.
Focus sur les femmes
Des études antérieures avaient déjà montré une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension ou de troubles du métabolisme du glucose liée à une restriction de sommeil mais « elles avaient été réalisées uniquement sur des hommes ou se sont concentrées sur une restriction sévère du sommeil à court terme », précise le communiqué du National Institutes of Health (NIH), financeur de l'étude. « Or, les femmes signalent un sommeil de moins bonne qualité que les hommes », est-il souligné.
Les chercheurs américains ont donc inclus dans l'essai clinique 38 femmes en situation de prédiabète, âgées de 20 à 75 ans, dont 11 ménopausées, et qui dormaient en moyenne 7,5 heures par nuit. Leurs paramètres de sommeil ont été enregistrés, leurs taux sanguins de glucose et d’insuline mesurés au début et à la fin de chaque phase de l'étude, et leur composition corporelle évaluée par IRM.
Deux phases de six semaines se sont enchaînées, séparées par une pause de six semaines également. Durant la première, les participantes ont suivi leur rythme de sommeil habituel et pendant la seconde, elles ont retardé le moment d'aller se coucher d’une heure et demie. Elles ont alors dormi 6,2 heures par nuit, ce qui correspond à la durée moyenne de sommeil des adultes américains souffrant d’un sommeil insuffisant.
La restriction de sommeil comme seul facteur
« Chez les femmes préménopausées, seuls les taux d’insuline à jeun augmentaient en réponse à la restriction du sommeil, tandis que chez les femmes ménopausées, les taux d’insuline à jeun mais également la glycémie avaient tendance à augmenter », décrit l'étude. La principale autrice, Marie-Pierre St-Onge, spécialiste de médecine nutritionnelle et directrice du Center of Excellence for Sleep and Circadian Research, indique : « Si cela se maintient au fil du temps, il est possible qu'un sommeil insuffisant et prolongé chez les personnes prédiabétiques puisse accélérer la progression vers le diabète de type 2 ».
En revanche, lorsque les femmes ont repris leur rythme habituel (entre sept et neuf heures par nuit), les niveaux d’insuline et de glucose sont revenus à la normale. Ainsi, la faible restriction du sommeil durant seulement quelques semaines altère la sensibilité à l'insuline, et ce, indépendamment de l'adiposité ; aucun lien n'a été fait avec un changement de poids corporel.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024