C’est en septembre dernier que les ministères de la Santé et de l’Agriculture ont présenté le Programme national de l’alimentation et de la nutrition (PNAN). Un document qui fixe le cap de la politique de l’alimentation et de la nutrition du gouvernement pour les cinq années à venir. « L’alimentation à la fois source de plaisir et facteur de santé, contribue à la préservation d’un bon état de santé. À l’inverse, une nutrition inadaptée est un facteur de risque des principales maladies chroniques dont souffre la population française en ce début de 21e siècle : obésité, maladies cardiovasculaires, cancers, diabète de type 2 ou dénutrition », souligne ce programme, qui réunit pour la première fois les actions du Programme national pour l’alimentation (PNA 3), porté par le ministère de l’Agriculture, et du Programme national nutrition santé (PNNS 4), par celui de la Santé.
Le PNAN dresse un premier constat : si les études récentes montrent que le surpoids et l’obésité, tant chez les adultes que les enfants, se sont stabilisés, leur fréquence demeure trop élevée. « Ainsi près de la moitié des adultes et 17 % des enfants sont en surpoids ou obèses en France aujourd’hui, avec des inégalités sociales encore très marquées. D’autres indicateurs n’évoluent pas de façon favorable. La croissance de la prévalence du diabète de type 2 se poursuit ; la pratique d’activité physique tend à décroître, particulièrement chez les femmes et les enfants, et reste très insuffisante. Les comportements sédentaires ont fortement augmenté ces dix dernières années. La consommation de sel, après avoir diminué au début des années 2000, stagne à un niveau beaucoup trop élevé, celle de sucre est trop importante tandis que la consommation de fruits et légumes et de fibres est beaucoup trop faible », souligne le document.
Le PNAN fixe ensuite un certain nombre d’objectifs pour permettre à chacun d’avoir accès à une alimentation sûre, diversifiée, en quantité suffisante, de bonne qualité gustative et nutritionnelle, produite dans le cadre d’une agriculture durable. Une première mesure, très concrète, vise à réduire la consommation de sel de 30 % d’ici 2025, ce qui est l’engagement de la France auprès de l’OMS. « Pour le pain, qui représente de l’ordre de 25 % de l’apport en sel quotidien des Français, une réflexion sera engagée dès 2019 avec les professionnels afin de déterminer le taux cible et les actions à conduire pour y parvenir », souligne le PNAN.
Une journée nationale
Celui-ci vise également à lutter contre la précarité et le gaspillage alimentaires, en étendant à la restauration collective et aux industriels l’obligation des démarches pour favoriser les dons auprès des associations d’aide alimentaire. Une journée nationale « les coulisses de l’alimentation », sur le modèle des journées du patrimoine, doit ainsi être organisée en 2020, pour renforcer l’éducation à l’alimentation et valoriser le patrimoine culinaire d’exception de la France.
Autre objectif : protéger les enfants et les adolescents d’une exposition à la publicité pour des aliments et des boissons non recommandés. Le PNAN souhaite favoriser la mise en place de codes de conduite en s’appuyant sur les nouvelles dispositions de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels. Le but est aussi d’assurer la montée en gamme de la restauration collective par un approvisionnement de 50 % de produits bio, durables et de qualité d’ici 2022 et de promouvoir le Nutri-Score dans ce secteur.
Enfin, programme préconise de veiller à l’alimentation des personnes âgées. Pour sensibiliser le grand public et les professionnels de la santé et du secteur social, une semaine nationale de la dénutrition sera organisée chaque année.
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