30 000 opérés en France en 2011

Barianet, outil de télésurveillance de la chirurgie bariatrique

Publié le 06/06/2013
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Crédit photo : PHANIE

LES DONNÉES BARIANET premier outil de télésanté au service de la chirurgie bariatrique sont présentées aujourd’hui par le Dr Boris Hansel au congrès de la SOFFCO* qui se tient à Angers. « L’idée est d’améliorer le suivi des opérés par chirurgie bariatrique, à court, moyen et long termes, de dépister le plus précocement possible les carences vitaminiques et la reprise de poids » explique au Quotidien le Dr Boris Hansel (hôpital Bichat, service de diabétologie, nutrition). « C’est un outil de coaching en ligne en nutrition ». Ce programme s’intègre dans la loi HPST, la télésurveillance médicale étant l’un des 5 actes de télémédecine fixé par le décretde2010.

Barianet développé dans le cadre de la collaboration ICAN-MXS* offre un suivi en ligne via un site internet dédié. Le soignant inscrit le patient, lui adresse un e-mail ou un sms régulièrement pour que ce dernier se connecte à chaque fois qu’un nouveau questionnaire est disponible. En pratique, les demandes de connexion ont lieu la 1re, 3e et 7e semaine en préopératoire et une fois par mois pendant 6 mois en postopératoire avec les mêmes objectifs qu’une consultation physique. « Le patient donne des renseignements sur son alimentation, son niveau d’activité physique, l’impulsivité alimentaire et son poids, de manière régulière » précise le Dr Boris Hansel. De son côté, le soignant accède aux données sur "un tableau de bord".

Les premières données qui portent sur un très petit effectif, les 42 premiers patients, « montre néanmoins que 88 % des patients se connectent au site et naviguent sans ou avec un peu d’aide » se satisfait le Dr Boris Hansel. Soixante-seize pour cent des tâches (enquête alimentaire, questionnaire d’activité physique etc.) assignés aux patients ont été accomplies. Cette première évaluation permet de mettre en évidence quelques raisons de la non-adhésion et les solutions envisageables : proposer une meilleure information initiale, mieux sensibiliser à l’importance du suivi, exclure d’emblée les patients très réticents à l’outil. « Notre étude pilote met aussi en évidence un facteur de fragilité sociale comme facteur déterminant de l’obésité, en particulier des situations professionnelles très précaires » remarque le Dr Hansel.

Une nécessité.

« Une majorité de patients opérés échappe au suivi tel qu’il est préconisé par la HAS » explique le Dr Boris Hansel. Dans ces recommandations la Haute autorité de santé précise que « le suivi et la prise en charge du patient après l’intervention doit être assurée la vie durant, l’obésité étant une maladie chronique et en raison du risque de complications tardives chirurgicales ou nutritionnelles dont certaines peuvent conduire à des atteintes neurologiques graves.» La fréquence des consultations a été établi à au moins 4 la première année, et 1 ou 2 fois par an après. Considérant les dernières données de la Cnam qui recensaient 30 000 patients opérés en 2 011 soit une augmentation de 16 % en 5 ans, 500 000 consultations médiales spécialisées seront nécessaires par an et le nombre de médecins spécialisés mal définis ne semblent pas en adéquation avec cet’objectif.

L’évaluation observationnelle de Barianet devrait intervenir en 2014, et d’ici là, le suivi se fait en consultation.

* Société française et francophone de chirugie de l’obésité ; Institut cardiométabolisme et nutrition, hôpital de la Pitié Salpétrière, Paris et MXS télémédecine

Dr ANNE TEYSSÉDOU-MAIRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 9248