Il a été largement démontré que les patients souffrant de calculs biliaires présentent une incidence élevée de cholécystite aiguë dans les suites d’un traitement endoscopique des calculs biliaires. Par conséquent, une cholécystectomie est généralement recommandée de manière systématique, une fois les calculs biliaires évacués.
Cependant, il existe de nombreux cas, en particulier chez les personnes âgées, où il est difficile de décider s’il convient de pratiquer une cholécystectomie du point de vue de la présence d’une maladie sous-jacente et du pronostic. Quelle attitude adopter chez les seniors ? La question est pertinente et impose de mettre en balance le risque opératoire et celui de cholécystite ultérieure.
Une étude japonaise monocentrique (1) a voulu clarifier la nécessité de la cholécystectomie après le traitement de la cholédocholithiase chez les patients âgés de plus de 80 ans. Parmi les 314 patients avec calculs biliaires vus à la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique entre avril 2011 et mars 2016, 197 avaient des calculs vésiculaires. Les chercheurs ont comparé rétrospectivement 106 patients âgés de 79 ans ou moins (groupe jeune) et 91 âgés de 80 ans ou plus (groupe âgé) et étudié le taux de complications biliaires et de mortalité dans chaque groupe, en fonction de la réalisation ou non d’une cholécystectomie. Dans le groupe jeune, l’étude confirme la recommandation usuelle de la cholécystectomie : l’opération protège des complications biliaires, avec un taux de complications de seulement 10 % à 10 ans. Dans le groupe jeune non opéré, ce taux monte à 40 %. Il n’y a pas eu de différence significative vis-à-vis de la mortalité entre les opérés et les non opérés du groupe jeune.
Chez les plus de 80 ans en revanche, il n’est pas possible de trancher, aucune différence significative sur le taux de complications biliaires, ni sur la mortalité n’apparaît entre ceux qui ont eu une cholécystectomie et les autres. Si les auteurs affirment que « la réalisation ou non de cholécystectomie n’affecte pas les problèmes des voies biliaires ou le décès chez les personnes âgées de plus de 80 ans » et qu’un « suivi peut être approprié sans chirurgie », les effectifs insuffisants et le taux de chirurgie chez les plus de 80 ans ne permettent pas d’être aussi affirmatif. En effet, la cholécystectomie a été réalisée chez 51 % du groupe jeune et seulement 9 % du groupe des personnes âgées, démontrant ainsi que les auteurs ont, semble-t-il, déjà répondu à la question dans leur pratique…
(1) Abstract OP187
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024