CHEZ LES PATIENTS en insuffisance cardiaque aiguë, l’augmentation de la glycémie à l’admission est de mauvais pronostic, relève une étude publiée par une équipe française dans le Jacc*. Le taux de mortalité à 30 jours est multiplié par 3 lorsque la glycémie à l’admission est supérieure à 14 mmol/l.
Les effets négatifs d’une hyperglycémie ont déjà été incriminés dans le pronostic des infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, maladies pulmonaires et des arrythmies mais aucune observation n’avait encore été faite dans l’insuffisance cardiaque aiguë.
Cette nouvelle étude multicentrique conduite par le Dr Alexandre Mebazaa (Département d’anesthésie, hôpital Lariboisière, Paris) et coll. a analysé le pronostic à 30 jours de 6 212 sujets en insuffisance cardiaque aiguë. Les patients âgés en moyenne de 72 ans étaient recrutés au sein de différentes cohortes, de l’Europe de l’Ouest, de l’Europe Centrale, des Etats-Unis, et d’Afrique. La concentration glycémique moyenne à l’admission était de 1,35 g/l (7,5 mmol/l) ; 41 % des patients admis étaient diabétiques.
Dans tous les sous-groupes.
Chez les patients non diabétiques, la glycémie était supérieure à 7 mmol/l chez 42 % d’entre eux, et chez les sujets diabétiques, supérieure à 10 mmol/l pour la moitié.
Six cent dix huit patients sont décédés (10 %) durant la période de suivi de 30 jours. Les caractéristiques distinctives des patients décédés et survivants montrent que la glycémie était plus élevée chez les sujets décédés (8,9 [6,7 à 13,2] versus 7,4 [5,8 à 10,3], p‹0,0001). La mortalité à 30 jours était multipliée par 2 lorsque la glycémie est comprise entre 7 et 14 mmol/l et par plus de 3 lorsqu’elle est supérieure à 14 mmol/l. Le surrisque lié à l’hyperglycémie se maintient dans les analyses en sous-groupe, que soit la fonction systolique soit préservée ou non, que les patients soient anémiés ou non, qu’ils soient diabétiques ou non. Lorsque les auteurs examinent la concentration glycémique de façon continue, chaque augmentation de 1 mmol entraine un surrrisque de mortalité de 9 % à 30 jours.
Cause ou conséquence.
L’élévation de la glycémie est-elle un marqueur de risque ou un témoin du mauvais pronostic de l’ICA ? Les deux hypothèses sont possible : d’une part, dans ce travail, l’hyperglycémie n’est pas nécessairement associée à des signes d’altération hémodynamique, cardiaque ou rénale. Et d’autre part, l’hyperglycémie a des effets délétères directs sur le métabolisme calcique au niveau myocytaire, l’apoptose et le remodelage.
Alexandre Mebazaa et coll. Association Between Elevated Blood Glucose and Outcome in Acute Heart Failure. Journal of American College of Cardiology . 18 janvier 2013
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