Pour des selles « molles et moulées » à la fois, un régime riche en fibres peut suffire. Si ce n’est pas le cas, un laxatif osmotique est indiqué qui modifie la consistance des selles en les réhydratant, ce qui permet de relancer la motricité colique pour une évacuation des selles sans effort de poussée.
« La définition d’une constipation est malaisée, le transit étant considéré comme normal entre trois selles par jour et une selle tous les trois jours… », observe le Dr Laurent Abramowitz, responsable de l’Unité de proctologie au CHU Bichat (Paris). Est donc constipée la personne (plus volontiers une femme) qui émet des selles moins d’une fois tous les trois jours, « et surtout à qui l’exonération paraît incomplète, sensation source d’inconfort parfois majeur », note-t-il. Une situation de blocage qui peut avoir des conséquences sur l’anus : pas de fissure ou d’hémorroïdes sans constipation… À terme, à la faveur de la répétition des poussées, le nerf honteux interne est étiré et le sphincter n’est plus contrôlé, ouvrant la voie à une incontinence anale.
En première intention
La pierre angulaire du traitement d’une constipation occasionnelle ? Les laxatifs osmotiques en première intention (ainsi que les laxatifs de lest, selon les recommandations de la Société nationale française de gastro-entérologie), faciles d’utilisation, efficaces et sûrs, à base de polyéthylène glycol (PEG) par exemple, respectueux de la physiologie colique : un à quatre sachets par jour de Transipeg, ou maintenant en vente libre TransipegLib, posologie à moduler en fonction du résultat, le laxatif devant être assorti bien sûr de l’ingestion de fibres alimentaires, en quantités doucement croissantes. Le délai d’action est de deux à trois jours. Les laxatifs stimulants, souvent proposés en pharmacie, probablement pour leur rapidité d’action, ne doivent être donnés qu’en dernier recours, en cas d’échec des laxatifs osmotiques ou de lest pris à bonnes doses. « Le profil de sécurité des laxatifs osmotiques est particulièrement bienvenu pour les femmes enceintes dont un tiers devient constipé (la plupart étant jusqu’ici indemnes de troubles du transit), avec des répercussions anales majeures, décrit le Dr Abramowitz. Environ 15 % font une fissure anale, 20 % une thrombose hémorroïdaire. » Un moment gâché alors qu’une régulation du transit et des topiques locaux suffisent à régler le problème…
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