Son nom ? La phénylacétylglutamine (PAG). C'est le métabolite issu du microbiote intestinal qui a été identifié par des chercheurs de Cleveland pour expliquer le lien entre microbiote intestinal et maladies cardiovasculaires.
« Au cours de la décennie passée, il y a eu un nombre croissant de données suggérant que le microbiote intestinal joue un rôle dans la santé, notamment dans les maladies cardiaques, explique le Dr Stanley Hazen du centre clinique sur le microbiome et la santé humaine de Cleveland et auteur senior de l'étude publiée dans « Cell ». Nous avons observé que les taux sanguins de PAG contribuaient au risque de maladie cardiovasculaire de différentes façons ».
En utilisant la métabolomique dans une première cohorte (n = 1 162), les scientifiques ont montré que l'acide aminé phénylalanine d'origine alimentaire est dégradé par les bactéries intestinales, entraînant la production du métabolite PAG passant dans le sang. Dans une seconde cohorte indépendante de 4 000 sujets, l'équipe a mis en évidence l'association entre le PAG et maladies cardiovasculaires (dont événements majeurs à type d'infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou décès).
De plus, dans des modèles murins, les chercheurs ont montré que le PAG interfère avec la fonction plaquettaire et augmente le risque de thrombose, en se fixant sur les récepteurs adrénergiques, les mêmes que les bêtabloquants. Et l'administration de ces médicaments couramment utilisés en cardiologie s'est traduite chez la souris par une baisse du risque cardiovasculaire lié au métabolite. « Nos résultats suggèrent pour la première fois que certains des bénéfices des bêtabloquants pourraient être attribués à la prévention de l'action PAG », avance le Dr Hazen.
I Nemet et al. Cell. doi.org:10.1016/j.cell.2020.02.016. 2020.
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