La Food and drug administration (FDA) a autorisé les tests génétiques de prédisposition au cancer du sein, commercialisés en accès libre (sans ordonnance) par la firme 23andme. Une première, et un revirement de sa position, puisque la FDA avait interdit ces tests en 2013.
L'agence se justifie en indiquant que l'entreprise a démontré la précision de ces tests, et la reproductibilité de leurs résultats. En 2017, la FDA avait déjà levé son interdiction pour 10 pathologies (la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer, la maladie cœliaque, le déficit en alpha-1 antitrypsine, la dystonie musculaire, la déficience en facteur XI, la maladie de Gaucher de type 1, le déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase, l'hémochromatose héréditaire et la thrombophilie héréditaire).
Les mises en garde de la FDA
Les tests (sur la salive) ciblent trois mutations génétiques des gènes BRCA1/BRCA2 (sur un millier de mutations connues), qui se retrouvent surtout chez les populations juives ashkénazes (chez 2 % des femmes).
La FDA accompagne sa décision de plusieurs mises en garde : « Seulement une petite proportion d'Américains portent ces trois mutations ; la plupart des mutations qui augmentent le risque individuel de cancer du sein, de l'ovaire, ou de la prostate, ne sont pas détectées par ce test. Il ne doit pas remplacer une consultation médicale de dépistage ou de conseil génétique, ni faire oublier les facteurs comportementaux qui peuvent augmenter ou diminuer le risque de cancer », avertit le Dr Donald St Pierre, directeur du bureau des diagnostics in vitro de la FDA.
En outre, les consommateurs et soignants ne doivent pas mettre en place de traitements sur la base des résultats de ces tests, qui doivent être confirmés par d'autres tests, et faire l'objet d'un conseil génétique. Puisque le test ne couvre pas toutes les mutations génétiques, un résultat négatif ne signifie pas que la personne est indemne de tout risque, précise encore la FDA.
En France, des professeurs en génétique médicale comme Dominique Stoppa-Lyonnet et Arnold Munnich mettent régulièrement en garde contre ces tests en accès libre.
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