D'après des recherches menées sur la souris par l'université de Cambridge, la présence de cellules anormales chez des embryons précoces n’est pas forcément un indicateur de déficience chez le futur bébé. L'étude publiée dans « Nature Communications » montre que les cellules présentant des anormalités sont éliminées et remplacées par des cellules saines. L'embryon se développe ainsi normalement dans la plupart des cas.
L'embryon corrige ses propres déficiences
Le Pr Magdalena Zernicka-Goetz et coll. ont créé un modèle d'embryon murin aneuploïde en mélangeant des embryons au stade de 8 cellules avec des embryons anormaux. Comme les embryons avec des anomalies sont rares chez la souris, l'équipe a utilisé une réversine pour induire l'aneuploïdie.
Les chercheurs ont constaté que chez les embryons composés pour moitié de cellules saines et pour moitié de cellules aberrantes, les cellules atypiques mouraient par apoptose, et ce même si les cellules placentaires sauvegardaient ces anomalies. Les cellules restantes se divisent résultant en un embryon parfaitement sain. Lorsque le mélange de cellules est plus déséquilibré, notamment 3 cellules anormales pour une cellule conforme, certaines cellules aneuploïdes survivent. Mais le nombre de cellules saines augmente changeant le rapport cellules saines/cellules aneuploïdes.
« L'embryon possède une capacité remarquable pour s'auto-corriger », affirme le Pr Zernicka-Goetz. Si les mécanismes sont identiques chez l'homme et la souris, « cela voudrait dire que même si les premières indications suggèrent que l'enfant pourrait avoir une déficience génétique parce qu’il y a une part importante (...) de cellules anormales dans l'embryon, ce ne sera pas nécessairement le cas », conclut-elle.
Pour les mères, un choix difficile
Certaines femmes enceintes ont davantage de risques d'avoir un enfant qui développe ce genre de trouble. On leur propose divers tests pour prédire les chances de maladies génétiques. Le Pr Zernicka-Goetz a décidé d'entreprendre ses recherches quand les médecins ont découvert qu'un quart des cellules de l'embryon qu'elle portait présentait des anomalies. Elle s'est rendu compte en discutant avec les généticiens que peu de choses étaient comprises sur le devenir de ces cellules anormales lors du développement de l'embryon. « Beaucoup de futures mamans ont à faire un choix difficile au sujet de leur grossesse après un test dont les résultats ne sont pas entièrement compris. Qu'est-ce que ça veut dire qu'un quart des cellules du placenta présentent une anomalie génétique (...) ? », informe la chercheuse.
La question prend de l'importance chez les femmes à un âge où les risques potentiels augmentent. « Des cellules anormales avec des anomalies numéraires ou dans la structure des chromosomes ont été observées dans 80 à 90 % des embryons précoces humains après une fertilisation in vitro », renseigne le Pr Thierry Voet, un autre auteur de l'étude. Pourtant, le fils du Pr Zernicka-Goetz est finalement né en parfaite santé.
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