Une déficience du système de réparation de l'ADN « mismatch repair » (MMR) se révèle être un marqueur de réponse à l'immunothérapie par inhibiteurs de PD1 dans les cancers solides, quel qu'en soit le type, suggère une étude américaine de la Johns Hopkins publiée dans « Science ».
Si le système de réparation des mésappariements de l'ADN est déficient, les génomes des cancers sont instables avec un très grand nombre de mutations somatiques, de l'ordre de dizaines voire de centaines, à l'origine de néoantigènes. D'où l'idée que l'immunothérapie est capable de booster une réponse antitumorale ciblant ces néoantigènes accumulés.
Du cancer colorectal à 12 types de tumeurs
Selon les auteurs, une déficience du MMR serait présente dans plus de 5 % des adénocarcinomes de l'endomètre, de l'estomac, de l'intestin grêle, du côlon et du rectum, du col de l'utérus, de la prostate, des voies biliaires et du foie ainsi que les tumeurs neuroendocrines, les cancers de l'ovaire non épithéliaux et des sarcomes de l'utérus.
Ici, l'équipe dirigée par Luis Diaz et Dung Le a voulu étendre à 12 cancers différents les résultats précédemment obtenus avec le pembrolizumab dans le cancer colorectal avancé. À l'époque, les chercheurs avaient montré que les tumeurs digestives avec déficience du MMR répondaient à l'immunothérapie.
Des réponses complètes
Dans cette étude, l'ensemble des 86 patients consécutifs inclus présentaient un système MMR déficient. Une réponse radiographique était observée chez 53 % des patients, et une réponse complète chez 21 % d'entre eux. Alors que l'essai est encore en cours, les anti-PD1 ont pu être arrêtés chez 11 patients avec une absence de rechute sur un suivi moyen de 8 mois.
Les chercheurs ont d'ailleurs montré chez 3 patients répondeurs qu'il existe une réponse basale T spécifique anti-néoantigènes lors des cancers déficients MMR et qu'un traitement anti-PD1 permet de l'amplifier.
Parce que les tests génétiques et immunohistochimiques de la déficience du MMR sont disponibles, la recherche à l'avenir d'une telle anomalie dans les cancers réfractaires permettrait d'identifier les patients qui tireraient bénéfice d'un traitement par anti-PD1, sans tenir compte du type de cancer, concluent les auteurs.
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