L’APPLICATION de la pharmacogénétique aux troubles de l’humeur est récente. Plusieurs protocoles ont déjà été menés sur des échantillons réduits, étudiant notamment les gènes candidats impliqués dans la voie de la sérotonine. Néanmoins, il est nécessaire de conduire des études épidémiologiques de plus grande ampleur étudiant tous les mécanismes impliqués afin de déterminer la proportion de la réponse au traitement attribuable à des facteurs génétiques ; ce, d’autant que le rôle central des monoamines, dont la sérotonine, a été quelque peu remis en question avec la découverte récente de l’implication du glutamate et des altérations de la neuroplasticité. L’étude GENESE consiste justement à rechercher des facteurs génétiques qui pourraient permettre d’influer sur la réponse à un traitement antidépresseur agissant spécifiquement sur le glutamate et la neuroplasticité.
Six mille patients, mille cinq cents investigateurs.
L’étude GENESE sera mise en place au premier trimestre 2009 avec le concours de 1 500 investigateurs français volontaires (médecins généralistes et psychiatres), qui devront chacun inclure 4 patients présentant un épisode dépressif majeur parmi leur consultation habituelle. Six mille patients seront ainsi inclus et pas moins de 48 polymorphismes génétiques seront analysés. Pour ce faire, au cours de la première consultation d’inclusion, le médecin procédera au recueil de l’ADN du patient par prélèvement salivaire et les tubes d’ADN seront ensuite étiquetés de manière totalement anonyme et analysés au Génopole d’Evry. Par la suite, une seule consultation de suivi, quatre à huit semaines plus tard, sera réalisée afin de mesurer la réponse à un traitement par Stablon. Plusieurs gènes impliqués dans la transmission sérotoninergique, la transmission glutamatergique et les mécanismes de neuroplasticité seront ainsi passés au crible.
Coordonnée par l’unité INSERM 675 de Philip Gorwood et par Philippe Courtet avec le soutien d’Ardix Médical, GENESE sera une première mondiale au vu du nombre de patients suivis et de gènes explorés. Ses premiers résultats sont attendus début 2010 et pourraient bouleverser la recherche en psychiatrie.
Conférence de presse Ardix Médical, à laquelle participaient le Pr P. Gorwood et le Dr N.Ramoz.
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