Le virus de la dengue peut provoquer une grande diversité d'états pathologiques, allant d'une fièvre classique à un syndrome de choc pouvant entraîner la mort. Des chercheurs de l'Institut Pasteur, du CNRS et de l'Institut de recherche d'innovation en santé de l'Université de Porto apportent la preuve génétique dans « PLOS Neglected Tropical Diseases » que certaines populations sont plus susceptibles que d'autres à faire une forme grave.
Les Africains mieux protégés contre la dengue grave
Pour Anajav Sakuntabhai, responsable de l'unité de Génétique fonctionnelle des maladies infectieuses à l'Institut Pasteur et du CNRS, auteur principal : « Le risque génétique conféré par ces gènes indique que les individus d'Asie du Sud-Est et du Nord-Est sont hautement sensibles aux deux phénotypes de la dengue, tandis que les Africains sont les mieux protégés contre la dengue sévère. Quant aux Européens, ils sont moins sensibles à la dengue classique, mais plus à la dengue sévère. »
La diversité ethnique a longtemps été considérée comme l'un des facteurs expliquant la plus grande prévalence des formes graves de la dengue en Asie du Sud-Est, comme l'ont montré les études épidémiologiques. L'équipe d'Anajav Sakuntabhai l'explique ici avec la génétique.
Six gènes majeurs de prédisposition
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les gènes de 411 patients admis pour une infection de la dengue dans trois hôpitaux thaïlandais entre 2000 et 2003. Les scientifiques ont identifié deux gènes dans l'inflammation des vaisseaux sanguins qui sont liés à un risque de dengue sévère, et quatre liés au métabolisme qui influent sur le risque de dengue classique.
La comparaison avec des bases génétiques d'individus d'origine africaine et européenne a permis de montrer que la prévalence de ces variations génétiques dépend de l'ascendance ethnique. Ces travaux ouvrent de nouvelles pistes pour mieux comprendre la physiopathologie de la dengue et développer de nouvelles approches thérapeutiques.
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