L’imagerie de la femme est devenue une vraie sous spécialité en radiologie, avec un interlocuteur principal – le gynécologue – et c’est ainsi qu’a vu le jour, une société d’organes spécifique : la SiFEM (Société d’imagerie de la femme). Son objectif est de promouvoir l’imagerie du sein et du pelvis féminin, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. Les progrès technologiques, ont modifié la pratique : le radiologue est devenu un véritable acteur du diagnostic, du suivi, voire de la thérapie (pour la radiologie interventionnelle) des patientes. « Il est aujourd’hui en mesure d’identifier les femmes à risque et de leur proposer un suivi plus personnalisé », insiste la Dr Emma Pages-Bouic (CHU Montpellier).
Sénologie
Même si la mammographie et l’échographie restent les examens de référence, la tomosynthèse connaît une véritable percée. Plusieurs études, dont une publiée récemment dans le JAMA, ont montré son efficacité –et même sa supériorité–diagnostique par rapport à la mammographie (avec + 33 % de cancers invasifs détectés et moins de faux positifs). En voie de démocratisation, elle n’est pas recommandée à ce jour en première intention pour le dépistage de masse. En revanche, elle peut être proposée dans le cadre du dépistage individuel, notamment sur des dossiers un peu complexes.
L’IRM mammaire est un examen très sensible, mais manquant parfois de spécificité. Grâce aux progrès technologiques, la macrobiopsie sous IRM s’est simplifiée, devenant moins chronophage. Son accès, pour faire la preuve des rehaussements IRM sans traduction mammo- ou échographique, est de nos jours indispensable.
Sphère génitale
Même si l’échographie endovaginale reste l’examen de première intention, l’IRM du pelvis est devenue incontournable, avec d’importants progrès concernant les séquences d’IRM disponibles. « Cela représente autant de cartes en mains pour le radiologue qui devra choisir les séquences appropriées et effectuer une synthèse diagnostique, en couplant son interprétation IRM aux données de l’échographie. On attend désormais du radiologue un bilan précis, anatomique, exhaustif, approchant au plus près le diagnostic anatomopathologique afin d’orienter sa patiente vers la prise en charge la mieux adaptée », conclut la Dr Pagès.
La radiologie interventionnelle (embolisation) a désormais sa place dans la prise en charge de l’hémorragie de certaines pathologies gynécologiques (hémorragie de la délivrance, traitement des fibromes).
D’après un entretien avec la Dr Emma Pagès-Bouic, Société d’imagerie de la femme SIFEM, CHU Montpellier
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024