Leucémie aiguë myéloïde : bientôt un nouveau traitement de référence

Publié le 05/04/2012
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Crédit photo : BSIP

REVISITER UN CLASSIQUE peut se révéler meilleur que l’original. Un travail multicentrique français montre qu’associé au protocole standard, un médicament récent, jusque-là utilisé seul dans la leucémie à promyélocytes, permet d’améliorer le pronostic de la leucémie aiguë myéloïde (LAM) sans grever la tolérance. Il s’agit du gemtuzumab ozogamicine (Mylotarg), un anticorps monoclonal anti CD33 conjugué à une molécule cytotoxique, l’ozogamicine (ou caléchéamycine). Ce protocole modifié a permis d’augmenter la survie sans événement et diminuer les rechutes, tout en limitant la toxicité hématologique grâce à un mode d’administration fractionnée.

Vingt-trois services d’hématologie répartis sur l’ensemble du territoire français ont participé à cet essai de phase III. Sur les 280 patients inclus, 140 ont été randomisés dans le groupe gemtuzumab ozogamicine et 140 dans le groupe contrôle. Le protocole classique de chimiothérapie comporte de la daunorubicine (50-60 mg/m2 par jour) pendant 3 jours et de la cytarabine en continu (100-200 mg/m2 par jour) sur 7 jours, désigné sous l’appellation « protocole 3+7 ». Dans cette étude, les médecins français ont rajouté du gemtuzumab ozogamicine à une dose plus faible que celle utilisée habituellement (3 au lieu de 5 mg/m2), de façon répétée tous les trois jours, à J1, 4 et 7 (« protocole 3-3-3 »).

Cytogénétique

Si la réponse complète avec ou sans remontée des plaquettes était superposable dans les deux groupes, la survie sans événement à deux ans était significativement meilleure dans le groupe gemtuzumab ozogamicine par rapport au contrôle, respectivement de 40,8 % et 17,1 %. De la même façon, la survie sans rechutes était de 50,3 % et 22,7 %. « Les résultats de cette étude montrent que l’ajout de doses fractionnées de gemtuzumab ozogamicine à la chimiothérapie standard améliore la survie des patients âgés de 50-70 ans ayant une leucémie aiguë myéloïde de novo », commente l’équipe sous la direction du Dr Sylvie Castaigne, du centre hospitalier de Versailles. La cytogénétique semble jouer important et pourrait permettre de mieux cibler les patients répondeurs.

The Lancet, publié en ligne le 5 avril 2012. doi:10.1016/S0140-673(12)60485-1.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr