LA SCLÉROSE EN PLAQUES (SEP), maladie inflammatoire chronique, se caractérise par la présence d’infiltrats périvasculaires composés de monocytes à l’origine d’une démyélinisation de la substance blanche. La SEP est considérée comme une maladie auto-immune médiée par les Th1. L’interleukine 12 (IL12) est une cytokine produite par les cellules phagocytaires qui induit la production des Th1. De fait, des taux accrus d’IL12 ont été rapportés dans des formes secondairement progressives de la SEP.
Le sulfate d’albutérol est un agoniste bêta-2 adrénergique utilisé dans le traitement du bronchospasme. Les travaux biologiques ont montré que ce produit réduit l’expression de l’IL12 dans les monocytes des individus en bonne santé. Une étude antérieure a montré qu’un traitement oral par albutérol chez des patients souffrant d’une SEP secondairement progressive induit une réduction significative de l’IL12 et de l’interféron gamma.
« Nous avons voulu tester les effets cliniques et immunologiques d’un traitement en ajoutant de l’albutérol à l’acétate de glatiramer, qui est le traitement approuvé de la forme rémittente de la SEP. » L’étude en double aveugle, unicentrique, a fait inclure 44 sujets souffrant d’une SEP rémittente. Ces patients ont reçu de l’acétate de glatiramer (20 mg/j en sous-cutané) plus soit de l’albutérol oral quotidien, soit un placebo. Le traitement a été donné pendant deux ans.
L’évaluation de l’efficacité clinique à l’aide de l’échelle « Multiple Sclerosis Functional Composite », outil spécifique, montre une amélioration significative dans le groupe comportant les deux médicaments à l’évaluation de six mois (p = 0,005) et de douze mois (p = 0,04).
Toutefois, cette amélioration n’est pas manifeste à 24 mois.
Un délai dans l’apparition de la première rechute est également observé dans ce même groupe comparativement au placebo (p = 0,03).
IL12 et interféron gamma.
Immunologiquement, on a suivi les modifications de l’expression de l’IL12 et de l’interféron gamma.
La production de ces deux cytokines a décru dans les deux groupes. Un effet dû au traitement est toutefois observé à douze mois dans le groupe acétate de glatiramer + albutérol (p < 0,05).
« Le traitement comportant l’acétate de glatiramer et l’albutérol est bien toléré et améliore l’évolution clinique des patients souffrant d’une SEP. La combinaison des deux semble augmenter la réponse clinique pendant la première année du traitement », concluent Samia Khoury et coll.
L’acétate de glatiramer exerce son effet en modulant la réponse immunitaire, notamment par une induction de Th2 spécifiques régulateurs, avec probablement une production de facteurs neurotrophiques (BDNF).
L’effet semble se mettre en place plus rapidement dans le groupe où l’on a ajouté de l’albutérol, notent les observateurs, avec une réponse plus précoce.
Par ailleurs, des mécanismes adrénergiques ont un rôle majeur dans la modulation de la réponse immunitaire. Sur les modèles expérimentaux d’encéphalomyélite allergique, on a vu une aggravation par sympathectomie chimique et une suppression par agonistes beta-adrénergiques.
Arch Neurol, 2010 ; 67, (9), septembre 2010, p. 1055-1061.
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