ANTICORPS monoclonal le natalizumab (Tysabri) est actuellement agréé dans 45 pays, notamment aux États-Unis pour la sclérose en plaques (SEP) récurrente et en Europe pour la forme récurrente-rémittente. Ces résultats sont très prometteurs. La molécule a montré sa capacité à réduire les épisodes d’intensification (flare-up) et à ralentir la progression du handicap. L’essai AFFIRM (essai de phase III) a montré qu’à 2 ans d’utilisation, le natazilumab permettait une réduction relative de 68 % du taux de rechute annualisé par rapport au placebo et réduisait le risque relatif de progression de l’invalidité de 42 à 54 %.
Néanmoins, Tysabri présente un effet indésirable préoccupant, il favorise le développement d’une maladie infectieuse rare, mais à risque léthal, la leucoencéphalite multifocale progressive (PML), due au virus JC ou JCV. Le risque semble augmenter avec la durée du traitement ou chez les patients ayant reçu un traitement immunosuppresseur préalablement au natalizumab. Détecter et diagnostiquer la présence du JCV avant traitement par natazilumab est donc particulièrement important.
Un test très simple existe actuellement qui permet, grâce à la méthode Elisa, soit de détecter à l’avance un patient (devant suivre un traitement par natalizumab) déjà porteur du JVC, soit de réaliser le suivi biologique des patients sous Tysabri par un test périodique. Ce test, présenté par les laboratoires Elan et Biogen-Idec (accord de co-marketing) est actuellement en phase d’évaluation chez plus de 10 000 patients dans les études TYGRIS (Tysabri Global Observation Study), STRATA (Safety of Tysabri Re-dosing and Treatment) et STATIFY-1 (JCV Antibody Program in Patients with Relapsing Multiple Sclerosis or Considering Treatment with Tysabri).
Portage des anticorps anti-JCV.
Il s’agit de la plus importante étude clinique réalisée chez des patients atteints de SEP qui a permis également d’évaluer la prévalence globale du portage des anticorps anti-JCV (environ 50 à 60 %). Elle a permis de confirmer certains des facteurs de risque de portage, tels que l’âge et le sexe. En effet, les hommes sont plus souvent porteurs que les femmes et la prévalence augmente avec l’âge, sans distinction de sexe.
À Göteborg, un poster a ainsi fait état d’une prévalence de 54 % de positivité pour les anticorps anti-JCV dans plus de 800 échantillons de sérum provenant de patients SEP traités par natalizumab et soumis au test Elisa. En outre, dans ce groupe, 100 % des patients atteints de PML (20) étaient positifs pour le JCV. Il reste à déterminer si la présence ou l’absence d’anticorps doit être systématiquement prise en compte pour stratifier le risque de PML. Selon un autre poster, la prévalence du portage des anticorps peut être encore plus élevée. En effet, dans une étude menée en Suède, on retrouve une prévalence de 61 % d’anticorps anti-JCV dans un groupe de 2 772 patients traités et non traités, et curieusement 67 % dans la population contrôle de patients non atteints de SEP.
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