Selon une équipe de recherche INSERM, le profil de l'expression des gènes de la réponse immunitaire innée à la vaccination antigrippale permet de prédire la réponse immunitaire à plus long terme. Ces résultats, publiés dans « The Journal of Clinical Investigation », sont une première étape vers l'optimisation du vaccin antigrippal dont l'efficacité est souvent modérée.
« Notre équipe travaille depuis plusieurs années sur la qualité de la réponse immunitaire. Nous étudions les différents types de réponses immunitaires pour comprendre leur part dans la protection », raconte au « Quotidien » Behazine Combadière, directrice de recherche INSERM et co-auteure de l'étude.
La qualité de la réponse dépend en partie de la voie d'administration
Cette étude de phase I/II a inclus 60 sujets de 18 à 45 ans, séparés en trois groupes selon le mode d'administration utilisé pour la vaccination : transcutanée, intradermique et intramusculaire. En France, le vaccin contre la grippe est disponible sous la forme d'injection intramusculaire. Ce mode d'administration induit surtout une réponse de type humorale (production d'anticorps), mais plus difficilement une réponse cytotoxique.
Ainsi, avec son équipe, Behazine Combadière tente de répondre à la question : « comment obtenir des réponses immunitaires cytotoxiques après vaccination ? ». Pour cela, « nous travaillons sur les voies d'administration des vaccins pour comprendre comment les cellules de l'immunité innée, les premières impliquées dans la réponse immunitaire, pourraient induire une réponse de qualité cytotoxique ».
Les trois voies d'administration étudiées permettent de comparer différentes cibles vaccinales (épiderme, derme et muscle), et donc différents types de réponses. Les chercheurs ont dans un premier temps confirmé des observations précédentes : la qualité de la réponse immunitaire varie selon le mode d'administration. Comme indiqué, en cas d'injection intramusculaire, la majorité des individus vont répondre par des anticorps, alors qu'une administration cutanée entraînera davantage de réponses cytotoxiques et une administration intradermique autant les deux types de réponses. De précédentes études ont montré que les deux types de réponses ont un rôle protecteur sur la population.
Objectif : adapter la stratégie
Néanmoins, les chercheurs ont montré que chaque individu a sa propre réponse immunitaire en étudiant l'expression des gènes de l'immunité innée. « En étudiant trois voies d'administration, nous nous attendions à mettre en évidence trois profils d'immunité innée. Or, nous nous sommes aperçus que les individus se divisaient non pas en trois mais en deux groupes : réponse cytotoxique versus humorale », indique Behazine Combadière.
La prise de sang réalisée 24 heures après la vaccination a permis d'étudier des biomarqueurs grâce à l'analyse de l'expression des gènes de la réponse innée. « En étudiant le profil des gènes, nous avons constaté que les individus se distinguent en fonction de leur réponse immunitaire. Ainsi, c'est plutôt le profil des gènes qui va être prédictif de la réponse humorale ou cytotoxique plutôt que la voie d'administration », souligne la chercheuse.
En pratique, « le but de ces approches innovantes est de trouver très tôt des biomarqueurs qui vont nous donner une indication concernant la qualité de la réponse immunitaire, ce qui permettra d'ajuster la stratégie, en ajoutant un adjuvant par exemple », explique Behazine Combadière.
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