Après le VIH, les maladies non transmissibles et Ebola, l'antibiorésistance est la quatrième question de santé à entrer dans l'agenda des instances internationales. « La résistance antimicrobienne pose une menace fondamentale sur le long terme à la santé humaine, la production durable de nourriture et au développement », a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en ouverture de la première réunion de haut niveau sur le sujet. « Nous sommes en train de perdre notre capacité à protéger tant les humains que les animaux d'infections mortelles », a-t-il ajouté.
Un tsunami au ralenti
Dans la Déclaration qu’ils ont adoptée à l’issue de cette réunion solennelle, les chefs d’État et de gouvernement se sont engagés à élaborer des plans d’action nationaux en se basant sur le Plan d’action mondial pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens, que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré en 2015, en coordination avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
« La résistance aux antimicrobiens représente une grave menace pour la santé humaine, le développement et la sécurité. Les engagements pris aujourd’hui doivent être concrétisés en actions rapides, efficaces et capables de sauver des vies dans les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale. Le temps presse », a prévenu le Dr Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Certains scientifiques parlent de tsunami au ralenti », a-t-elle aussi indiqué.
La hausse des résistances aux antimicrobiens est le résultat de l’abus et de la mauvaise utilisation des antibiotiques et des autres antimicrobiens chez les humains, les animaux (y compris les poissons d’élevage) et sur les cultures, ainsi que de la propagation des résidus de ces médicaments dans le sol, les cultures et l’eau, rappellent les instances internationales.
Un bilan dans un an
Les dirigeants ont appelé l’OMS, la FAO et l’OIE, en collaboration avec des banques de développement comme la Banque mondiale - qui a publié au début de la semaine un rapport alarmant sur le sujet, à coordonner leur planification et leurs actions et à en rendre compte à l’Assemblée générale de l’ONU qui se tiendra en septembre 2018.
Tout comme les représentants de la société civile, l’industrie pharmaceutique était aussi présente. À la veille de la réunion, 13 grands groupes ont présenté une feuille de route afin de réduire la résistance aux antimicrobiens d’ici à 2020. Leurs engagements s’inscrivent dans le prolongement des principes identifiés dans une précédente déclaration signée lors du Forum économique mondial de Davos au début de l’année.
Ces entreprises se sont engagées à : réduire l’impact environnemental de la production d’antibiotiques ; faire en sorte que les antibiotiques ne soient utilisés que par les patients qui en ont besoin ; améliorer l’accès aux antibiotiques et aux vaccins actuels et futurs à l’échelle mondiale ; explorer de nouvelles opportunités de collaboration ouverte entre le secteur pharmaceutique et le secteur public.
* Allergan, AstraZeneca, Cipla, DSM Sinochem Pharmaceuticals, F. Hoffman-La Roche, GSK, Johnson & Johnson, Merck & Co., Novartis, Pfizer, Sanofi, Shionogi & Co, Wockhardt
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