La décision définitive a été actée lors du conseil d'administration de l'INSERM du 3 décembre : le 31 décembre prochain, disparaîtront l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) et le consortium multidisciplinaire REACTing, en charge de la recherche d'urgence sur les maladies infectieuses émergentes. À la place de ces deux organisations, une nouvelle agence autonome de l'INSERM, construite sur le modèle de l'ANRS, va voir le jour au 1er janvier 2021.
La nouvelle agence est appelée à donner le « La » en matière de recherche sur les maladies infectieuses et de préparation aux pandémies en France. Elle sera en charge de l'animation de la recherche sur le VIH, les hépatites et les infections émergentes. À ce titre, l'ANRS a déjà élargi sa mission en finançant des travaux sur la réémergence de la tuberculose, et plus récemment sur le Covid-19 : depuis le début de l'année, l'agence a financé 30 projets de recherche pour une somme totale de 6 millions d'euros.
Le modèle de l'ANRS
Placée sous la double tutelle du ministère de la Santé et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche, elle suivra le modèle de l'ANRS créée il y a 8 ans. La nouvelle agence sera dotée d'un conseil d'administration et d'un comité scientifique international chargé d'établir une politique de recherche et de sélectionner les projets à financer à partir d'un budget propre.
« Le périmètre détaillé de la nouvelle agence sera décliné à partir du premier janvier », précise le Pr François Dabis, directeur de l'ANRS qui mettra fin le 31 décembre à son mandat, au même titre que le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de REACTing. « Le consortium REACTing n'a pas de statut juridique bien défini, cette refondation va fournir un cadre pour mener ses missions », ajoute le Pr Dabis.
Le financement reste à définir
Concernant le fonds et des moyens dont disposera la nouvelle entité, « rien n'est encore définitivement fixé pour 2021, indique le Pr Dabis. Mais il faudra très, très vite corriger cela ». Une chose est certaine : le budget dédié au VIH et aux hépatites est reconduit pour 2021 : 45 millions dont 39 provenant directement de l'État. L'inconnu reste les montants dédiés aux activités autrefois couvertes par REACTing. « En année courante, ce consortium n'a pratiquement pas de budget, explique le Pr Dabis. Mais en 2020, il a bénéficié d'un budget très conséquent de l'État, en plus des financements complémentaires mobilisés par les CHU et organismes de recherche sur la question du Covid-19 ». Pour le Pr Dabis, la question à se poser est : « où situer le curseur entre ces deux extrêmes ».
L'agence emploiera, pour débuter, les 60 équivalents temps plein de l'ANRS et les 15 de Reacting, mais « des recrutements supplémentaires seront sans doute à prévoir », prédit le Pr Dabis.
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