La protection conférée par les anticorps dirigés contre la protéine Spike (S) du SARS-CoV-2, acquis par une infection, persiste « jusqu'à 13 mois après », selon les résultats de l’étude SEROCoV-HUS menée par le CHU de Strasbourg et prépubliée sur « medRxiv ».
Ce résultat a été obtenu par un suivi de plus d’un an de 1 309 personnels hospitaliers, dont 393 avaient développé une forme légère du Covid-19. À l’issue de cette période, 97 % des hospitaliers ayant eu le Covid avaient gardé des anticorps anti-S avec un taux médian à 2,3 log AU/ml. En revanche, seuls 20 % avaient conservé des anticorps anti-nucléocapside (anti-N). « À M11-13, l'anti-N a considérablement diminué (demi-vie : 283 jours) tandis que l'anti-S s'est stabilisé (demi-vie : 725 jours) », relèvent les auteurs, soulignant une diminution différenciée selon les sexes, « les hommes présentant une désintégration plus lente de l'anti-N et une désintégration plus rapide d'anti-S que les femmes ».
Un taux de réinfection réduit de 96,7 %
Les chercheurs ont également observé les nouvelles infections enregistrées sur la période. Parmi les 916 hospitaliers négatifs avant le début du suivi, 69 cas ont été détectés (incidence de 12,22 pour 100 personnes-années), tandis qu’une seule infection asymptomatique a été identifiée dans le groupe précédemment contaminé (incidence de 0,40 pour 100 personnes-années). Le risque de réinfection apparaît ainsi réduit de 96,7 %, grâce à « la persistance à long terme des anticorps anti-S ».
L’analyse s’est également penchée sur les capacités de neutralisation des anticorps sur différentes souches. Les concentrations d’anticorps anti-S observées se sont révélées efficaces contre la souche sauvage du virus (D614G), ainsi que face au variant britannique (B.1.1.7), mais pas contre le variant sud-africain (B.1.351). En revanche, « les IgG ≥ 3 log AU/ml neutralisaient les trois variants », assurent les auteurs, indiquant que ce taux est atteint par les convalescents vaccinés quel que soit leur taux prévaccinal, le type de vaccin et le nombre de doses.
« Cette étude réalisée sur une grande cohorte fournit pour la première fois des informations cruciales sur la persistance des anticorps circulants contre le SARS-CoV-2 après un Covid-19 léger et sur le risque de réinfection à long terme », souligne dans un communiqué la Pr Samira Fafi-Kremer, cheffe du service de virologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg qui a piloté l’étude.
Alors que le suivi va se poursuivre à 18 mois et 24 mois, les résultats ont déjà permis de révéler « une correspondance entre les taux d’anticorps anti-S (mesurés par un test quantitatif commercial) et celui des anticorps neutralisants (mesurés par neutralisation de virus vivants) qui serait d'une grande aide pour l'interprétation des résultats sérologiques et pour la détermination future d'un taux protecteur », poursuit la Pr Samira Fafi-Kremer.
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