La sertraline (Zoloft, un antidépresseur commercialisé par Pfizer) et un inhibiteur des canaux calciques, le chlorhydrate de bépridil, déjà disponible aux États-Unis (Vascor, commercialisé par R W Johnson Pharmaceutical) mais sans AMM en France, pourraient être des traitements efficaces contre l’infection par le virus Ebola.
C’est ce que suggèrent des travaux publiés aujourd’hui dans « Science Translational Médicine », menés par une collaboration de chercheurs issus du centre de recherche militaire américain sur les maladies infectieuses de Fort Detrick (Frederick, Delaware), de l’université de Virginie, et de l’entreprise de biotechnologie britannique Horizon Discovery.
Résultats confirmés chez la souris
Lisa Johansen et ses collègues ont passé en revu 2 600 molécules, déjà autorisées par la FDA dans diverses indications. Ils ont sélectionné 30 candidats qui parvenaient à détruire des cultures de filovirus de la souche Ebola Zaïre, puis ont retenu les deux qui présentaient les meilleurs résultats.
Selon les auteurs, ces deux molécules sont capables de protéger des souris de l’infection par Ebola, en empêchant le virus de pénétrer dans les cellules des rongeurs. Environ 70 % des souris traités avec la sertraline ont survécu à l’infection, ainsi que la totalité de celles traitées par le chlorhydrate de bépridil.
Des expériences complémentaires ont montré que l’efficacité de ces deux nouveaux candidats ne se limitait pas à la seule souche Ebola Zaïre, puisque des tests in vitro sur des cultures de la souche Ebola Soudan étaient également concluants.
Un programme similaire monté en France
Depuis le début de l’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest, plusieurs équipes dans le monde ont entrepris de fouiller dans les bibliothèques de molécules déjà commercialisées. En France, la start-up lyonnaise Enyo Pharma, fondée par l’immunologiste Vincent Lotteau a passé en revue des médicaments développés pour d’autres indications thérapeutiques pouvant agir sur les protéines cellulaires qui sont impliquées dans la réplication du virus Ebola. Selon Vincent Lotteau, plusieurs protéines déjà sur le marché ont été sélectionnées et sont actuellement testées au sein du laboratoire P4 Jean Mérieux à Lyon.
Il n’existe encore aucun traitement approuvé spécifiquement dans la prise en charge d’une infection par le virus Ebola, bien que l’OMS ait identifié plusieurs candidats, et que des résultats encourageants aient été obtenus avec le favipiravir, un antiviral japonais.
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