Santé publique France (SPF) avait alerté sur une possible émergence en France en juin. C'est début octobre qu'a été détecté pour la première fois sur le territoire le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) dans des tiques du genre Hyalomma au sein d'élevages bovins dans les Pyrénées-Orientales. Aucun cas autochtone n'a été détecté chez l'homme en France à ce jour.
Le virus se transmet par morsure d'une tique du genre Hyalomma adulte infectée. Ces tiques mordent plutôt les ongulés domestiques et sauvages, occasionnellement l'homme. « La transmission à l'être humain est également possible par le contact direct avec le sang ou les fluides corporels d'un animal ou d'un être humain infecté (lors de la courte période durant laquelle le virus circule dans le sang) », rappelle SPF dans un communiqué. Il n'y a pas de transmission aérienne. Et une fois fixées sur un animal, elles ne sont pas capables de remordre. Le risque de transmission par piqûre de tiques est saisonnier (entre avril et juillet).
Des cas chez les professionnels de santé en Espagne
Une douzaine de cas humains autochtones ont été rapportés en Espagne depuis 2016, dont certains chez les professionnels de santé. Cette maladie est endémique en Afrique, en Asie et particulièrement fréquente dans certaines régions en Turquie. Elle est également présente dans certains pays de l'Est.
La FHCC est une maladie due à un virus de la famille des Nairovirus, dont les principaux vecteurs sont les tiques du genre Hyalomma. Chez l'humain, elle se limite généralement à un syndrome grippal d'apparition brutale avec troubles digestifs : fièvre, myalgies, vertiges, raideur de nuque, douleurs dorsales, céphalées, photophobie.
Déclaration obligatoire
Dans certains cas, elle peut néanmoins s'aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique, un choc et une défaillance multiviscérale, avec un risque de décès pouvant atteindre 30 % dans certains pays. La prise en charge repose principalement sur le traitement symptomatique en milieu hospitalier.
En l'absence de vaccin, le principal moyen de réduire le risque infectieux est de se protéger contre les piqûres de tiques (vêtements couvrants en forêt, inspection des zones découvertes au retour de forêt). Une vigilance est recommandée lors de la dépouille des animaux (chasseurs).
Il n'existe pas de surveillance active des tiques en France, malgré la recommandation de l'Anses en 2013. La tique Hyalomma pourrait s'étendre plus au nord sous l'effet du réchauffement climatique « Une évaluation multidisciplinaire plus approfondie du risque de survenue de cas humains sera menée pour la prochaine saison d'activité des tiques au printemps 2024 et lors des années suivantes », indique SPF. La FFHC fait partie des maladies humaines à déclaration obligatoire (DO) au même titre que les autres fièvres hémorragiques virales.
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