À la fin du mois de mars, la France va recevoir seulement 4,6 millions de doses du vaccin développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford contre le Covid-19, soit 26 % de ce qui était prévu dans le contrat conclu entre le gouvernement et le laboratoire. « Il y a eu beaucoup d'emballements autour des retards pris la semaine dernière sur les livraisons de vaccin ARNm par Pfizer, mais pour nous, le gros sujet actuel, c'est le vaccin AstraZeneca », affirme le ministère qui précise que des discussions sont en cours pour faire augmenter ces chiffres.
AstraZeneca est sur la sellette depuis son annonce, vendredi 22 janvier, d'une baisse des livraisons prévues pour l'Europe allant jusqu'à 80 % dans certains pays. La commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, a jugé « inacceptables » les retards de livraison des vaccins AstraZeneca dans une déclaration vidéo diffusée ce lundi 25 janvier. Elle propose un « mécanisme de transparence » sur les exportations hors Union européenne (UE) des vaccins produits sur son territoire.
La commissaire a écrit le week-end dernier à AstraZeneca pour lui poser des questions « importantes et graves » sur ce retard. « L'UE a préfinancé le développement rapide du vaccin et la production, et veut un retour » sur cet investissement, a ajouté la responsable. Bruxelles veut savoir « exactement quelles doses ont été produites par AstraZeneca, où exactement, si elles ont été livrées et à qui ». La Commission européenne a réservé jusqu'à 400 millions de doses de ce vaccin.
260 millions de doses commandées en France au total
AstraZeneca s'était déjà fait épingler en novembre dernier pour ses résultats mitigés qui avaient obligé la firme à faire des études complémentaires. Ce retard, ajouté à celui lié à la suspension des essais en septembre dernier, s'est répercuté sur l'obtention de l'AMM qui interviendra au plus tôt le 29 janvier, à l’issue de la réunion du comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne du médicament (EMA). Les premières livraisons pour la France auront donc lieu au mieux en février, et non pas en décembre, comme le prévoyait le contrat de précommande.
La France a confirmé ses commandes pour cinq vaccins, disponibles ou en attente de validation, pour 260 millions de doses. À la fin du mois de janvier, la France aura reçu 2,6 millions de doses des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna. « Si les calendriers et les volumes de livraison sont respectés, on maintient notre objectif de 70 millions de personnes vaccinées d'ici à la fin du mois d'août », affirme le ministère.
Le vaccin Moderna a d'ores et déjà été livré dans 12 villes : Moulins, Lons-le-Saunier, Besançon, Dijon, Metz, Mulhouse, Strasbourg, Colmar, Reims, Nice et Toulon. À partir de la semaine prochaine, les villes de Valence, Privas, Vesoul, Nevers, Belfort, Épinal, Marseille et Amiens s'ajouteront à cette liste.
Mise à jour du 27 janvier à 20:00 : le pourcentage de doses reçues est de 26 % et non 29 %
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