Le ministère des Solidarités et de la Santé lance ce vendredi 22 octobre la campagne de vaccination contre la grippe en ville, 4 jours après les Ehpad. Cette année, la vaccination contre la grippe sera couplée à la campagne de dose de rappel contre le Covid-19, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé.
L'objectif affiché : approcher les 75 % de couverture préconisée par l'Organisation mondiale de la santé. Quelque 3 000 décès pourraient être ainsi évités en France. À titre de comparaison, le taux de couverture était de 55,8 % l'an dernier, avec une progression de 8 points par rapport à la saison précédente de 2019-2020.
« C'est un hiver qui s'annonce particulier, prévient le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon. Nous devons nous préparer à une co-circulation des virus de la grippe, du VRS et du coronavirus. » Si le virus de la grippe circule toujours très peu, selon les données de Santé publique France, le VRS provoque déjà une épidémie importante et précoce cette année. La grippe « reste imprévisible et une épidémie brusque reste possible compte tenu de l'absence d'immunité acquise » , insiste le Pr Salomon, qui rappelle qu'il faut continuer à respecter les gestes barrières pour éviter les cas graves chez les personnes fragiles.
La grippe circule quand même
Pour la Pr Geneviève Chêne, l'absence d'épidémie de grippe l'hiver dernier s'explique par l'application des gestes barrières, la fermeture des écoles et la limitation des relations sociales. « Dans toutes les zones tempérées, nous avons eu une limitation de la circulation de la grippe, mais le système de surveillance de l'OMS montre que la circulation active des virus grippaux s'est maintenue dans la zone intertropicale, détaille-t-elle. On reste sur une incertitude sur le fait qu'il puisse y avoir une épidémie de grippe cette année, sur son ampleur ou le type de virus qui pourrait circuler. »
Jusqu'au 22 novembre, le vaccin contre la grippe sera réservé aux personnes ciblées par les recommandations, pour lesquelles la vaccination contre la grippe est intégralement prise en charge par l'Assurance-maladie. Sont concernés les plus de 65 ans, les femmes enceintes ou les personnes atteintes de comorbidités, mais aussi les professionnels de santé en contact avec les publics fragiles.
Médecins généralistes, pédiatres, gynécologues, pharmaciens titulaires, sages-femmes, infirmiers, masseurs kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes, pédicures podologues, sont ciblés. Et depuis cette année, les cardiologues, les endocrinologues, les néphrologues, les pneumologues, les rhumatologues et les orthophonistes libéraux sont venus gonfler la liste. C'est chez les professionnels de santé que la marge de progression est la plus importante : seuls 35 % de ceux exerçant en établissement de santé étaient vaccinés, et 55 % de ceux exerçant en Ehpad.
Quelque 16 millions de bons de vaccinations ont été expédiés par la Caisse nationale d'Assurance-maladie (Cnam), mais « les personnes ciblées peuvent se faire vacciner sans bon de vaccination, ajoute le Pr Salomon. Je pense notamment aux femmes enceintes de moins de 3 mois et aux personnes obèses qui ne figurent pas dans nos bases de données. »
10 millions de doses disponibles
Pour éviter les situations de tension, les stocks du ministère devraient compter 18 % de doses supplémentaires par rapport à l'année précédente. Dix millions de doses sont d'ores et déjà disponibles. Les autorités tentent d'ouvrir la formation au maximum pour impliquer le plus grand nombre de professionnels de santé. « Si on regarde les chiffres de l'année dernière, 45 % des vaccinations ont été faites par des médecins, 35 % par des pharmaciens, et le reste par des infirmiers ou les sages-femmes, explique Thomas Fatôme, directeur général de la Cnam. Une telle participation des paramédicaux est assez récente. »
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