L'intensité de l'épidémie 2016-2017 d'infections par le norovirus est plus importante en France que celle de l'année dernière. À la 3e semaine de janvier 2017, on dénombrait en effet 87 foyers épidémiques, contre 55 à la même période en 2016.
Selon le bilan publié dans « Eurosurveillance », cette année se caractérise également par la ré-émergence du variant GII.P4 2009-GII.4 2012 retrouvé dans 28 % des prélèvements, et l'émergence de deux nouveaux variants : GII.P16-GII.4 2012 et GII.P16-GII, retrouvés dans respectivement 24 et 14 % des prélèvements qui leur sont parvenus. Le variant GII.P4 2009-GII.4 2012 est identique à celui qui avait été retrouvé en France lors des hivers 2012-2013, 2013-2014 et 2014-2015.
Une saison 2016-2017 plus précoce
Maxime Bidalot, Lucie Thery, Jérôme Kaplon, et les Dr Alexis de Rougemont et Katia Ambert-Balay du Centre national de référence des virus des gastro-entérites ont analysé les données obtenues à partir de 350 prélèvements issus de 114 foyers épidémiques. Au total, 222 échantillons provenant de 87 foyers épidémiques contenaient bien des norovirus. « L'augmentation du nombre de foyers épidémiques positifs pour les norovirus a commencé plus tôt cette année que lors de la saison précédente », précisent les auteurs.
Cette épidémie, dont la précocité est confirmée par les données du Réseau Sentinelles, n'est pour autant pas plus importante que l'année passée, comme l'explique au « Quotidien » Katia Ambert-Balay. Au début du mois d'avril, « nous avons recensé 204 échantillons provenant de cas groupés de gastro-entérites contre 190 l'année dernière à la même époque, dont la majorité est causée par des norovirus », explique-t-elle.
Les chercheurs dénombrent 3 génotypes dominants : le GII.P4 2009-GII.4 2012 présent dans 24 foyers épidémiques, et les variants recombinants GII.P16-GII.4 2012 GII.P16-GII.2, retrouvés dans respectivement 21 et 12 foyers épidémiques. Par ailleurs, 12 souches n'ont pu être que partiellement identifiées, dont 10 disposaient d'une capside GII.4 2012 et 2 ayant une capside GII.2.
Une telle co-circulation de 3 souches virales est « inhabituelle », notent les auteurs. « La co-circulation de deux variants a occasionnellement été observée, cela a été notamment été le cas avec les souches 2006a et 2006b, mais il s'agissait d'événements limités dans l'espace et le temps », poursuivent les auteurs.
Les virus reçus par le centre de référence lors de la saison 2015-2016 étaient en majorité du génotype GII.P17-GII.17 (54 % des foyers épidémiques). Ce génotype ne représente que 6 % des prélèvements cette année.
Deux souches qui s'imposent pour la première fois
Depuis plus de 20 ans, les données sur les différentes épidémies de gastro-entérites sont associées à une souche unique prédominante, avec un changement de souche qui s'effectue tous les 2 à 3 ans. Au cours de l'hiver 2014-2015 la souche GII.P17-GII.17 a émergé d'Asie pour devenir la souche dominante, ce qui était « inattendu à l'époque », selon les experts du centre de référence français.
Les souches GII.P16-GII.4 2012 et GII.P16-GII.2 n'avaient encore jamais été observées en France, et n'avaient jamais constitué les variants dominants dans aucun autre pays.
Si le lien entre la présence de ces 3 souches et la précocité de cette épidémie est « possible » pour Katia Ambert-Balay, qui estime toutefois qu'on ne peut pour l'instant prouver que cette relation existe. « Les Allemands l'ont affirmé dans une publication où ils montrent une prédominante de la souche GII.P16-GII.2 (elle est responsable de 42 % des foyers épidémiques, N.D.L.R), mais nous ne pouvons pas l'affirmer en France, dans la mesure où les données du Centre national de référence ne sont pas exhaustives », conclut-elle.
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