Les microbiologistes italiens s’alarment de l’augmentation des cas de palu

Publié le 01/05/2015
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L’Association italienne de microbiologie clinique (AMCLI) tire la sonnette d’alarme : le paludisme est de retour en Italie. De l’autre coté des Alpes, plus de 1 000 cas provoqués par le Plasmodium falciparum sont enregistrés chaque année. « La moitié des cas est composée de touristes qui attrapent le paludisme durant un séjour dans un pays à risque. L’autre 50 %, d’immigrés qui partent en vacances dans leur pays d’origine touchés par le palu et montrent des symptômes dès leur retour en Italie », explique Pierangelo Clerici, médecin et président d’AMCLI. Face à l’augmentation du nombre de patients, l’association de microbiologie a décidé de mobiliser les institutions et plus notamment le ministère de la Santé pour obtenir le lancement d’une bonne campagne de prévention mais aussi, de sensibilisation. « En identifiant les premiers symptômes, on obtient un bon taux de guérison. Souvent, les patients pensent à un rhume alors qu’il s’agit du paludisme », analyse Pierangelo Clerici.

Rumeur sur Internet

Au niveau de la prévention, l’association italienne de microbiologie clinique estime qu’il faut « organiser des campagnes coup de poing dans les pays les plus touchés mais aussi dans les pays d’Europe occidentale qui peuvent être touchés ». Cela veut dire faire circuler l’information sur les symptômes et surtout, éviter les dérives en créant une sorte de réseau au niveau national. « Sur Internet, le retour en Italie des moustiques porteurs de pathogène a été évoqué. C’est faux, nos moustiques "indigènes" ne peuvent pas véhiculer le virus du paludisme. Quant au fait que les moustiques porteurs pourraient arriver en Italie avec les immigrés ou que ces derniers pourraient infecter les Italiens, c’est carrément de l’intox », assène le Dr Pierangelo Clerici. Il ajoute qu’en Europe, le taux de cas provoqués par le Plasmodium falciparum tourne autour d’un cas pour 100 000 habitants, selon les statistiques réalisées sur les cinq dernières années. « Dans 99 % des cas, la maladie a été importée ce qui veut dire, que nous n’avons pas de moustiques porteurs », explique le président d’AMCLI.

À Rome, Ariel F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr