Si le SARS-CoV-2 est bien originaire de Chine, c'est à partir de l'Europe qu'il s'est majoritairement propagé à travers le monde. C'est ce que montre une étude parue dans « Microorganisms ».
Pour mieux comprendre la façon dont le virus s'est diffusé et les effets des mesures restrictives adoptées, les chercheurs de l'université de Huddersfield (Royaume-Uni) et de l'université de Minho (Portugal) ont analysé 27 812 séquences génétiques de SARS-CoV-2 à partir d'échantillons prélevés à travers le monde avant mi-mai.
Une cartographie reflétant l'histoire du virus
Grâce à une approche phylogénétique, les chercheurs ont pu cartographier l'histoire du virus et retrouver son origine probable. Ils ont notamment montré que la Chine était bien à l'origine de la pandémie, avec une propagation du virus à partir de l'« empire du milieu » survenue principalement en janvier.
« Ce qui est ensuite ressorti de notre analyse, c’est que c’est l’émergence d’une lignée spécifique en Europe dès les premiers cas européens qui a entraîné la majorité des cas dans le monde, faisant ainsi de l’Europe le centre de la pandémie au cours de la première vague », résume pour « Le Quotidien » Pedro Soares, co-auteur de l'étude. Certains cas de Covid survenus en Chine en mars seraient d'ailleurs liés à des contaminations d'origine européenne.
Le transport aérien, un rôle important dans la diffusion du virus
Selon les auteurs, les restrictions de voyage à travers la Grande-Bretagne et l'Europe ont sans doute été trop tardives. Alors que les échanges intercontinentaux, y compris ceux en provenance de Chine, ont été limitésvia des restrictions aériennes lors de la seconde quinzaine de mars, des échanges entre l'Europe et l'Amérique du Nord se sont poursuivis jusqu'en avril. « Nous avons constaté que diverses lignées d'Europe se sont propagées en Amérique du Nord et du Sud, en Asie du Sud, en Australie, en Afrique et en Asie de l'Est, et ce même après la mise en place de mesures d'interdictions de voyager (qui auraient dû arrêter la propagation intercontinentale) et il pourrait être nécessaire de comprendre pourquoi », suggère Pedro Soares.
L'analyse phylogénétique des lignées du SARS-CoV-2 se révèle ainsi utile pour évaluer les mesures aériennes mises en place. « Le transport aérien a clairement été un moteur important de la pandémie, et notre analyse suggère que des restrictions de voyage plus strictes semblent plus efficaces pour ralentir la propagation », concluent les auteurs.
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