D'après une nouvelle étude française d'Epi-Phare (Groupement d'intérêt scientifique ANSM-Cnam), le vaccin contre le Covid-19 développé par Pfizer/BioNTech n'entraîne pas un risque accru d'événements cardiovasculaires graves chez les 75-ans-et-plus. Cette vaste étude de pharmaco-épidémiologie s'inscrit dans le cadre du dispositif renforcé de surveillance des vaccins contre le Covid.
Dans cette tranche d'âge, les individus ayant reçu le vaccin Comirnaty ne présentent en effet pas de surrisque de survenue d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, d'AVC hémorragique ou d'embolie pulmonaire.
En France, les personnes âgées de 75 ans et plus ont rapidement été prioritaires pour la vaccination, qui a démarré fin décembre 2020. Une précédente étude d'Epi-Phare avait montré que le vaccin de Pfizer/BioNTech était efficace à plus de 87 % pour réduire les formes graves de Covid dans cette population, au sein de laquelle il a largement été utilisé.
Pas plus d'hospitalisation dans les 14 jours suivant l'injection
La surveillance renforcée des vaccins Covid aux niveaux national et international, mise en place dès le début des campagnes vaccinales, avait fait émerger des signaux potentiels concernant des événements cardiovasculaires liés au vaccin Comirnaty.
Epi-Phare a combiné les données du système national des données de santé (SNDS) et celles de la base du système d'information Vaccin Covid avec pour objectif d'évaluer le lien entre la vaccination par Comirnaty et le risque à court terme d'hospitalisation pour l'un des quatre événements cardiovasculaires précités. Ont ainsi été pris en compte les cas d'hospitalisation rapportés en France entre le 15 décembre 2020 et le 20 mars 2021 chez les personnes de 75 ans et plus, vaccinées et non vaccinées.
Il en résulte que le risque de survenue d'infarctus du myocarde, d'AVC ou d'embolie pulmonaire chez les 75-ans-et-plus dans les 14 jours suivant la vaccination (après la première ou la deuxième dose) - périodes considérées comme les plus à risque de développer ce type d'évènements cardiovasculaires - n'est pas significativement différent du risque observé chez ces mêmes personnes au cours de périodes contrôles.
« Dans une population constituée de l’ensemble des sujets ayant eu l’événement d'intérêt au cours de la période d’observation, chaque sujet est son propre témoin, ce qui permet par construction de prendre en compte tout facteur de confusion (mesurable ou non) intra-patient qui ne varie pas sur la période d’observation », expliquent les auteurs.
Ces résultats ont vocation à être actualisés, avec notamment des analyses spécifiques concernant les personnes ayant des antécédents d'événements cardiovasculaires, des populations plus jeunes ou encore d'autres vaccins Covid.
« À notre connaissance, il s’agit de la première étude mesurant le risque d’événements cardiovasculaires en lien avec le vaccin anti-Covid-19 de Pfizer/BioNTech à l’échelle de l’ensemble d’une population au niveau national », soulignent les auteurs.
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