L’efficacité des vaccins anti-Covid-19 disponibles contre le variant Omicron (B.1.1.529) n’est pas encore connue que déjà les laboratoires pharmaceutiques ont annoncé s'atteler au développement de nouvelles formules de leurs sérums respectifs. Moderna, Pfizer, Janssen et AstraZeneca, qui disent leurs équipes mobilisées, se veulent rassurants quant à leurs capacités à développer et à produire rapidement des vaccins adaptés.
Les premiers résultats sur l’immunité vaccinale face à Omicron ne devraient pourtant être connus que dans les deux prochaines semaines. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a jugé qu’il était « prématuré à l'heure actuelle de prévoir l'adaptation des vaccins ». Mais, « s'il s'avérait qu'un nouveau variant muté échappe à l'immunité et se propage rapidement (...), il deviendrait pertinent » de le faire.
En France, priorité à la lutte contre Delta
Un son de cloche similaire au sein du ministère de la Santé, qui assure suivre « de très près » la publication de données sur l’efficacité des vaccins contre Omicron. La priorité des autorités reste la primo-injection des non-vaccinés et la campagne de rappel face à la 5e vague actuelle liée au variant Delta. Si un nouveau vaccin se révélait nécessaire, le ministère rappelle que les contrats signés avec les laboratoires comprennent des clauses sur l'apparition de variants qu’« on peut enclencher avec la Commission européenne en cas de non-efficacité » des sérums actuels.
Les dirigeants des laboratoires fabricants des vaccins autorisés en Europe ont tout de même multiplié les déclarations pour assurer la mobilisation de leurs équipes. Dans une interview publiée ce 30 novembre dans le « Financial Times », Stéphane Bancel, PDG de Moderna, estime que le vaccin actuel n'aura pas « le même niveau d'efficacité que celui que nous avions » contre le variant Delta. « Tous les scientifiques à qui j'ai parlé (...) disent "cela ne va pas le faire" », rapporte-t-il.
Moderna déploie actuellement « trois lignes de défense », que détaille Stéphane Bancel dans un communiqué : le développement d’un rappel à dose plus élevée (100 µg), celui de deux candidats « booster » multivalents conçus pour anticiper les mutations émergentes et l’élaboration d’un rappel spécifique à Omicron.
Garantissant par ailleurs la capacité de Moderna de fournir entre 2 et 3 milliards de doses en 2022, il estime tout de même dangereux d'orienter toute la production vers un vaccin spécifique au variant Omicron alors que d'autres souches du virus circulent toujours.
Pfizer, confiant sur son antiviral
Du côté de Pfizer, le PDG Albert Bourla a assuré sur la chaîne américaine CNBC que les travaux sur un nouveau vaccin étaient lancés. « Nous avons fait notre premier modèle d'ADN, qui est la première étape du développement d'un nouveau vaccin », a-t-il indiqué, rappelant que deux versions vaccinales précédentes avaient déjà été élaborées en moins de cent jours, contre les variants Delta et Bêta, mais n'ont finalement pas été utilisées. Si besoin, « en 95 jours, nous aurons le nouveau vaccin » contre Omicron, fait-il savoir, soulignant une capacité de production de 4 milliards de doses en 2022.
Le laboratoire affiche aussi sa confiance dans son antiviral, le Paxlovid, dont l’efficacité contre les formes graves et les décès s’établirait à 89 %. « Je suis très, très confiant en la capacité (de la pilule) à fonctionner avec toutes les mutations, y compris Omicron », a vanté Albert Bourla.
AstraZeneca a également adopté un discours rassurant sur sa plateforme vaccinale montée avec l'Université d'Oxford qui « permet de répondre rapidement aux nouveaux variants qui peuvent apparaître », indique le laboratoire. Le directeur de l'Oxford Vaccine Group, Andrew Pollard, a quant à lui jugé « extrêmement improbable » qu’Omicron se propage fortement au sein de la population vaccinée, « comme nous l'avons vu l'année dernière » avec le variant Delta. Mais si c'était le cas, « il serait possible d'agir très rapidement », a-t-il affirmé sur la BBC, car « les processus de mise au point d'un nouveau vaccin sont de mieux en mieux huilés ».
Chez Janssen enfin, Mathai Mammen, en charge de la recherche au sein de la filiale de Johnson & Johnson, s’est dit « confiant » dans la réponse immunitaire du vaccin actuel à une seule dose face aux divers variants, tout en annonçant des travaux sur un sérum plus spécifique à Omicron, qui sera développé « si besoin ».
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