« Il existe une possibilité réaliste que le VOC B.1.1.7 soit associé à un risque accru de décès », alerte une note du 21 janvier du comité britannique d’experts NERVTAG (New and Emerging Respiratory Virus Threats Advisory Group), qui conseille le gouvernement du Royaume-Uni.
Si les premières analyses de l’agence Public Health England ne rapportaient pas de preuve d’une sévérité plus importante du variant originaire du Royaume-Uni (VOC 202012/01 ou VOC B.1.1.7), de nouvelles données suggèrent pourtant une létalité accrue, même si le risque absolu reste faible.
Une létalité accrue d'environ 30 % selon différentes études
La note cite les résultats de plusieurs études. Une première, issue de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, s’est penchée sur 2 583 décès (sur 1,2 million de tests positifs), dont 384 concernaient des patients infectés par le nouveau variant. « Le risque relatif de décès dans les 28 jours suivant le test était de 1,35 pour les individus infectés par un VOC (Variant of Concern, N.D.L.R.), par rapport aux non-VOC, après ajustement », est-il indiqué. La tendance a été retrouvée dans toutes les classes d’âge.
La deuxième étude, menée par l’Imperial College de Londres, évalue les différences de mortalité selon deux méthodes : la pondération cas-témoins et le taux de létalité standardisé. Sur la base des échantillons collectés en Angleterre dans les dernières semaines de 2020 et les premiers jours de 2021 (semaines 46 à 54), « le rapport moyen des taux de létalité est de 1,36 par la méthode de pondération cas-témoins et de 1,29 par la méthode du taux de létalité standardisé. Les augmentations relatives du taux de létalité semblaient être constantes dans tous les groupes d'âge », est-il relevé.
Une troisième étude de l’université d’Exeter montre « un rapport de risque de mortalité pour les individus infectés par des VOC par rapport aux non-VOC de 1,91 », mentionne le comité NERVTAG, citant également les analyses de cohorte rétrospectives de l’agence Public Health England. Dans un premier temps, aucune différence de létalité n'avait été identifiée, mais un « rapport de risque accru de létalité à 28 jours » semble désormais établi.
En revanche, l’analyse des données du réseau CO-CIN (Covid-19 Clinical Information Network) n’apporte pas de « preuve d'une augmentation du taux de mortalité hospitalière associée au VOC B.1.1.7 (…). Cependant, une gravité accrue ne se traduit pas nécessairement par une augmentation du risque de décès à l'hôpital », est-il souligné, sachant que l’ensemble des données présentées comportent des limites et ne permettent pas de conclusions définitives.
Le VOC B.1.1.7 présent dans 60 pays
Dans sa note du 21 janvier, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) rappelle par ailleurs la plus grande contagiosité de ce variant et sa présence de plus en plus marquée en dehors du Royaume-Uni.
Au 19 janvier, le VOC B.1.1.7 était présent dans 60 pays. En Europe, environ 1 300 cas ont été détectés dans 23 pays. Au Danemark, les analyses des tests positifs fin décembre (semaine 53) montrent que 2,84 % des tests étudiés sont liés au variant britannique. Aux Pays-Bas, un échantillonnage aléatoire de tests positifs a identifié le fameux variant dans 10 % des échantillons au cours de la première semaine de janvier.
En France, une première enquête Flash de Santé publique France a établi à 1,4 % le taux de tests PCR positifs liés au VOC B.1.1.7. Une seconde enquête devrait être lancée prochainement et élargir la recherche à d’autres variants, et notamment au variant sud-africain, le 501Y.V2.
Selon l’ECDC, depuis sa détection, environ 570 cas du variant sud-africain ont été identifiés dans 23 pays (hors Afrique du Sud), au 19 janvier, dont 24 cas dans 10 pays européens (6 en Allemagne, 5 en France, 4 en Belgique, 3 en Irlande, 3 aux Pays-Bas, 2 en Finlande, et 1 au Danemark, en Autriche, en Norvège et en Suède).
Le variant détecté au Japon et originaire du Brésil, le P.1, n’a en revanche pas été détecté en Europe. Seuls le Japon et la Corée du Sud l’ont identifié chez des voyageurs revenant du Brésil. Aux États-Unis, un autre variant inquiète : le L452R tend à devenir majoritaire dans de nombreux comtés de l’État de Californie. Les autorités mènent actuellement des investigations pour mieux comprendre ce variant lié à plusieurs foyers importants de contaminations dans cet État.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024