Le sommeil est une phase cruciale pour la mémoire : il permet de consolider certains souvenirs et d’en supprimer d’autres. Une équipe américano-japonaise vient d’identifier, chez la souris, les neurones qui participent à cet oubli : situés dans l’hypothalamus, ils produisent l'hormone de mélanoconcentration (ou MCH pour melanin-concentrating hormone), connue jusqu’à présent pour stimuler l’appétit) (1). « L’oubli a mauvaise presse, reconnaît Francis Eustache, directeur de l’unité neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine à l’école pratique des hautes études. Or, l’oubli physiologique est peut-être le meilleur partenaire de la mémoire. Il permet de trier les souvenirs en fonction d’un objectif à un moment donné ».
En manipulant l’activité des neurones MCH à l’aide de techniques de pointe, les neurobiologistes ont observé que ces cellules s’activent pendant le sommeil paradoxal (caractérisée par la production de rêves) et lors de l’éveil. Lorsqu’un objet nouveau était présenté à l’animal et que les neurones MCH étaient inactivés lors du sommeil suivant, l’objet était mieux mémorisé. À l’inverse, lorsque les neurones MCH étaient actifs pendant le sommeil paradoxal, l’objet était davantage oublié.
Ces neurones pourraient-ils être activés pour traiter la mémoire post-traumatique ? La piste est suggérée par les auteurs. Ce genre de supposition est « un saut quantique, note toutefois Francis Eustache. Si les mécanismes biologiques sont plutôt extrapolables à l’homme, le souvenir humain est plus complexe. »
(1) S. Izawa et al., Science, DOI: https://doi.org/10.1126/science.aax9238, 2019.
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