Depuis quelques années, l’agriculture biologique séduit. Démarche éthique, approche écologique, importance de questions environnementales dans notre société, préoccupations de santé ou gustatives… Les raisons de venir au bio sont diverses. Quoi qu’il en soit, les modalités de l’agriculture et de l’élevage biologiques sont soumises à un cahier des charges (2), en application des dispositions du règlement (CE) n° 834/2007.
Fertilité du sol.
L’autonomie de l’exploitation est l’un des principes clés de l’agriculture biologique : en élevage, un cercle vertueux relie l’animal au sol, puisque celui-ci se nourrit grâce aux récoltes de l’exploitation (3), et que ses excréments fournissent le fumier qui fertilisera les sols, notamment en azote, et favorisera la qualité des futures récoltes.
Les périodes de jachère ainsi que la rotation des cultures sont de mise. La préservation du biotope (faune et flore) du sol est un objectif assuré par la proscription des engrais chimiques de synthèse ; en revanche les engrais naturels à action lente sont utilisables.
En plus d’éviter d’épuiser les ressources du sol, la rotation des cultures permet aussi de lutter contre les ravageurs et nuisibles, ainsi que contre l’installation de mauvaises herbes. La lutte biologique est aussi de mise (diffusion de coccinelle contre les pucerons, d’orties appétissantes détournant les insectes, etc.).
Maintenir la biodiversité.
La race des animaux élevés a aussi son importance, les animaux devant être adaptés à leur milieu – plaines, montagne, milieu sec, humide – et relativement rustiques, cela a permis de remettre au goût du jour certaines races traditionnelles. Par exemple, les moutons Préalpes du Sud, originaire de la zone intermédiaire Drôme, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et Vaucluse, bien adaptés aux zones sèches. Chez les vaches, les Salers, que l’on trouve principalement en Auvergne, supportent la chaleur comme le froid, et peuvent s’adapter à tous types de terrain.
Et en ce qui concerne les soins vétérinaires, la plupart (4) des substances chimiques de synthèse allopathiques sont interdites en routine. C’est aussi le cas des antibiotiques obtenus par fermentation. En cas de maladie, certaines chartes autorisent un usage ponctuel des antibiotiques sans perte de label mais ce de façon strictement encadré, avec une limitation de fréquence et temps d’attente (délai entre le traitement et l’abattage ou la traite), si d’autres mesures (l’homéopathie ou l’aromathérapie) ne peuvent être envisagées. De fait, l’accent est mis sur les mesures prophylactiques, parmi lesquelles l’accès extérieur obligatoire, la moindre densité des animaux des élevages biologiques et la sélection des races sont des contributeurs importants. On peut citer aussi les mesures classiques de zootechnie : l’aménagement des aires de couchage, la lutte contre les courants d’air, la limitation de l’introduction de nouveaux animaux, la désinfection des locauxetc.
Équilibre économique.
En termes économiques, l’autonomie alimentaire de l’élevage bio permet à l’éleveur d’être davantage à l’abri des fluctuations du cours des matières premières. L’élevage bio s’inscrit ainsi dans une démarche de développement durable. L’équilibre carcasse – être capable de valoriser toutes les parties comestibles de l’animal – est l’une des clefs de l’équilibre des rémunérations. En effet si l’ensemble de la carcasse bio n’est pas valorisée en filière bio, les morceaux concernés sont déclassés.
Le consommateur peut trouver de la viande bio dans tous les circuits de distribution : Grandes et Moyennes Surfaces (GMS), boucheries artisanales, magasins spécialisés et Restauration Hors Domicile (RHS). Si la GMS représente la plus grosse part des ventes (57,5 %), les boucheries artisanales et magasins spécialisés ont une grande importance pour valoriser au mieux tous les morceaux de tous les animaux. En 2010, la viande bio a ainsi été en progression dans tous les secteurs : + 22 % en volume pour la GMS, + 27 % pour les boucheries artisanales et + 34 % pour les magasins spécialisés. Une tendance qui, selon la filière, devrait se maintenir pour les années à venir…
D’après une communication du centre d’information des viandes (CIV). Plus d’informations sur www.civ-viande.org
(1) Source : baromètre CSA/Agence Bio, 2010.
(2) dont la dernière version a été homologuée le 5 janvier 2010 et est disponible sur http://agriculture.gouv.fr/reglementation
(3) à hauteur de 50 % au minimum, l’aliment provient de l’exploitation ou en coopération avec d’autres exploitations bio de la région.
(4)sauf les vaccins et les traitements obligatoires.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024