L’ENJEU de la prévention nutritionnelle est fort quand on sait que les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde (17,1 millions de morts par an), alors que le diabète a été responsable de 1,1 million de décès en 2005. Or l’étude de Jakobsen a bien montré que le remplacement d’une partie des acides gras saturés par des polyinsaturés abaissait la morbimortalité coronarienne de 30 %.
Et quand on associe à cette mesure une limitation de l’apport sodé, la mortalité cardio-vasculaire diminue de 80 % et l’espérance de vie augmente de dix ans.
Des consommateurs perdus.
Reste que devant ces enjeux, les consommateurs se disent perdus face à un flot d’informations qu’ils jugent contradictoires et Henri Dabadie reconnaît des évolutions dans le temps, qui peuvent évoquer un effet mode mais qui reposent en fait sur des études sérieuses. Mais, in fine, près d’un consommateur sur deux avoue ne plus savoir ce qu’il faut manger ou éviter.
L’information sur les lipides est particulièrement critique : si le rôle bénéfique des oméga 3 est connu par 70 % des consommateurs et le rôle délétère des acides gras saturés par 48 %, les oméga 6 sont méconnus par beaucoup (il faut dire que sur la base de travaux anciens – qui ont été contredits depuis – ils avaient acquis la réputation d’être proagrégants plaquettaires et athérogènes). Globalement, les oméga sont aujourd’hui reconnus comme « bons » mais près d’un consommateur sur deux ne sait pas qu’il s’agit de matières grasses.
Des recommandations peu suivies.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de constater que les recommandations sont relativement peu suivies, avec surconsommation de lipides totaux (39 % au lieu de 30-35 %) mais surtout d’acides gras saturés (15,6 % contre 10 %) alors que la consommation d’acides gras polyinsaturés est inférieure à l’apport conseillé (5 % au lieu de 6 à 10 %). Un déséquilibre particulièrement marqué chez les enfants.
En particulier, la consommation de margarine demeure marginale (moins de 40 % de consommateurs, consommation moyenne inférieure à 5 g/j). Pourtant, conclut le Dr Henri Dabadie, les margarines présentent de nombreux avantages : les matières grasses sont d’origine végétale, apportant des acides gras essentiels (oméga 3 et 6) et peu d’acides gras saturés (13 % contre 57 %, dans le beurre). De fait, les margarines ont un effet favorable sur le taux de LDL-cholestérol.
Il faut donc mieux équilibrer les apports lipidiques sans bannir aucun aliment mais remplacer, quand c’est possible, les aliments riches en graisse animale par des aliments dont les graisses sont végétales, margarine ou huile.
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