Si les informations nutritionnelles sur les régimes végétariens existent, encore fallait-il les rendre accessibles. C’est ce que propose désormais Végéclic, issu du travail de thèse en médecine générale de Hermeline Jarson et Paco Maginot.
« Je ne voulais pas faire une énième thèse sur l’alimentation végétale et les conséquences sur la santé, explique Paco Maginot, aujourd’hui médecin généraliste à Nantes et membre du conseil scientifique de l’Observatoire national de l’alimentation végétale (ONAV). Je voulais concevoir un projet concret et pratique pour les médecins. Comme il n’est pas toujours facile de discuter de nutrition végétale avec ses patients, je me suis dit que le meilleur moyen de diffuser l’information serait de faire un site médical offrant des informations claires, fiables et qui ont du sens pour les patients. »
Végéclic a été pensé pour un usage en consultation : « En trois clics, avec l’âge du patient, son régime et depuis combien de temps il le suit, on obtient une synthèse des sujets à aborder avec lui ainsi que des fiches imprimables pour avoir une alimentation équilibrée. C’était donc un outil très attendu et les premiers retours sont positifs ! »
Les recommandations portent sur la vitamine B12 (seul nutriment n’existant pas dans l’alimentation végétale), l’iode, les oméga-3, le calcium, le fer, la vitamine D, les protéines et le zinc. Chaque mise à jour est d’abord approuvée par le conseil scientifique de l’ONAV, composé de pharmaciens, médecins et diététiciens spécialisés en nutrition végétale. Entièrement indépendant, Végéclic ne reçoit aucun financement extérieur et n’accueille aucune forme de publicité.
À tous les âges de la vie
Pour rappel, un régime végétarien consiste à ne consommer ni viande ni poisson, tandis qu’un régime végétalien, ou végane, consiste à ne consommer aucun produit d’origine animale (viande, poisson, œufs ou produits laitiers). Si ces régimes, lorsqu’ils sont équilibrés, sont adaptés sur le plan nutritionnel à tous les âges de la vie, beaucoup de professionnels de santé gardent un a priori négatif.
« Les médecins ont un regard un peu novice sur le sujet, observe Paco Maginot. On leur apprend, au cours de leurs études, qu’une alimentation équilibrée comprend de la viande, du poisson et des produits laitiers. Certains vont alors décourager les régimes végétariens et conseiller de reprendre la consommation de ces produits. C’est dommageable, car soit les patients n’osent plus dire ensuite qu’ils ont un régime végétarien ou végétalien, soit ils préfèrent changer de médecin pour trouver une personne plus ouverte sur la question. Cela altère la relation entre un médecin et son patient. »
Une analyse que confirme Sébastien Demange, médecin généraliste et membre de la commission nutrition-santé de l’Association végétarienne de France. Son enquête nationale sur la relation médecin-patient autour du végétarisme, publiée en 2017, rapporte que près d’un tiers des personnes végétariennes interrogées a déjà pensé à changer de médecin à cause du regard porté sur le végétarisme et qu’un quart ne l'a pas mis au courant de leur régime. En informant et en conseillant les médecins, Végéclic a le potentiel de favoriser les échanges avec les patients et de prévenir de potentiels comportements à risque.
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