Délégations de tâches

Renouvellement : l'ophtalmologiste préféré à l'opticien

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Publié le 19/09/2019
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Trois Français sur quatre préfèrent consulter le spécialiste des yeux pour renouveler leurs lunettes, et ce alors que les opticiens sont autorisés à le faire depuis 2007.

En matière de renouvellement de lunettes, trois patients sur quatre (76 %) se tournent plus volontiers vers leur ophtalmologiste que vers l'opticien. C'est ce que révèle une étude* menée par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF). 

Depuis 2007, les opticiens-lunetiers sont autorisés à renouveler et adapter les verres correcteurs à partir d’une ordonnance médicale pour les patients de plus de 16 ans. L'enquête du SNOF révèle que 71 % des patients (seulement) sont informés de la possibilité de renouveler leurs lunettes directement chez l’opticien.

La consultation chez l'ophtalmologiste reste ancrée dans les habitudes des Français : 89 % des répondants déclarent être passés par leur médecin spécialiste pour leur dernier renouvellement. Seuls 11 % se sont rendus directement dans un magasin d’optique. Chez les moins de 16 ans et les plus de 65 ans, ce taux est respectivement de 96 % et 91 % (les pathologies oculaires sont plus fréquentes chez les plus de 65 ans).

« Gagner en crédibilité »

Les patients passant directement par leur opticien ont été interrogés sur le déroulé de l'examen. 75 % déclarent avoir effectué un test de vue pour savoir si leur correction est encore bonne. Dans 42 % des cas, la correction du patient a été modifiée. Souci : l'ordonnance d'origine n'a été actualisée que dans 22 % des cas alors que l'opticien a l'obligation d'informer le prescripteur initial en cas d'adaptation de la puissance des lunettes de son patient.

« Les opticiens ne considèrent pas suffisamment le renouvellement des lunettes comme un acte à risque médical. Les protocoles de délégation de tâches sont amenés à prendre de plus en plus d’ampleur, les opticiens doivent prendre toute leur place au sein de ce parcours médicalisé. Cela implique qu’ils n’aient pas une simple relation commerciale avec les patients, pour gagner en crédibilité auprès d’eux », estime le Dr Thierry Bour, président du SNOF.

* Étude auprès de 2 761 patients du 24 mai au 2 juillet 2019

 

 

M.F

Source : Le Quotidien du médecin