DEPUIS LE DÉVELOPPEMENT de la vaccination, la coqueluche est devenue rare chez les enfants qui sont protégés car vaccinés. Mais elle persiste chez les nourrissons, non protégés par les anticorps maternels et trop jeunes pour avoir reçu le vaccin, et chez les adolescents et les adultes chez qui la protection acquise après la vaccination ou la maladie, a disparu.
Ainsi la coqueluche touche de plus en plus d’adolescents et d’adultes, en particulier ceux qui n’ont pas effectué le rappel de leur vaccination. On estime que la durée moyenne de protection de la vaccination est d’environ 10 ans. Chez l’adulte, il faut y penser face à une toux chronique persistant plusieurs semaines, sans cause évidente, surtout si elle est à prédominance nocturne. La toux de la coqueluche est très intense et fatigante. « Le diagnostic de coqueluche chez l’adulte est difficile notamment du fait des tableaux cliniques extrêmement variables et il est encore parfois trop tardif », explique le Dr Laurence Bassinet (centre hospitalier intercommunal de Créteil). Une confirmation biologique du diagnostic est indispensable.
Environ deux tiers des enfants de moins de six mois sont contaminés par leurs parents et leur fratrie. Les dernières données du réseau RENACOQ (réseau hospitalier pédiatrique de 42 hôpitaux) font état d’une augmentation du nombre de cas de coqueluche, essentiellement chez les 0-2 mois (51 cas). Aucun décès n’a été observé en 2010. L’âge moyen et médian des contaminateurs chez les moins de 6 mois est de 31 ans.
La coqueluche, sans caractère de gravité pour l’adulte, peut être très grave, voire mortelle, lors des premiers mois de la vie. Elle entraîne dans la plupart des cas une hospitalisation chez les enfants de moins d’un an. C’est la première cause de mortalité par infection bactérienne communautaire chez les nourrissons de moins de 2 mois.
Un rappel de vaccination est donc indispensable chez l’adulte.
Il existe deux vaccins quadrivalents dTcaP (Repevax et Boostrixtetra) contenant les valences diphtérie faiblement dosée, tétanos, coqueluche acellulaire faiblement dosée et polio, adaptés à la vaccination des adolescents et des adultes.
Vacciner les adultes.
Le Haut Conseil de la Santé Publique recommande de vacciner les adultes ayant un projet parental dans les mois ou les années à venir.
Lors d’une grossesse, il convient de s’assurer que les personnes (enfants, adolescents et adultes) qui vivront au contact de l’enfant à naître pendant ses six premiers mois de vie soient correctement vaccinées contre la coqueluche. À défaut, une vaccination doit leur être proposée. La vaccination de l’entourage est à réaliser durant la grossesse et celle de la mère différée immédiatement après l’accouchement.
Afin de renforcer la stratégie du cocooning, un rappel coquelucheux avec le DTCaP est à proposer à tout adulte n’ayant pas reçu de rappel de vaccin coquelucheux depuis plus de dix ans, notamment à l’occasion du rappel décennal diphtérie-tétanos-poliomyélite à l’âge de 26-28 ans.
Tous les professionnels soignants dans leur ensemble devraient également être vaccinés contre la coqueluche, et en priorité, ceux travaillant auprès de nourrissons de moins de 6 mois. Il en est de même des professionnels de la petite enfance.
En l’état actuel des connaissances, notamment sur la durée de protection et la tolérance de doses répétées, il n’y a pas lieu d’administrer plus d’une dose de vaccin quadrivalent DTCaPolio chez l’adulte.
Chez l’adulte, le délai minimal séparant une vaccination dTPolio de l’administration du vaccin quadrivalent dTCaPolio peut être ramené à deux ans. Ce délai peut être ramené à un mois dans le contexte de cas groupés de coqueluche en collectivité.
Toutefois, des efforts restent à faire : différentes études montrent que la stratégie de vaccination ciblée de l’adulte est peu appliquée en France.
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