Aux États-Unis, chaque année, environ 400 enfants âgés d’un an et plus décèdent sans raison apparente (1). On parle alors de la mort subite et inexpliquée des jeunes enfants, en écho à la définition de la mort subite du nourrisson qui survient quant à elle entre le premier mois et le premier anniversaire.
Afin d’en trouver les causes potentielles, des chercheurs de l’école de médecine de l’université de New York ont eu accès à certaines vidéos, filmées au moment de la mort de sept enfants âgés de 1 à 3 ans, victimes de morts subites inexpliquées dans leur sommeil. Trois d’entre eux ne présentaient pas d’antécédents médicaux significatifs. Les quatre autres souffraient de pathologies pédiatriques courantes ; tous suivaient des étapes de développement normales.
L’étude des enregistrements vidéo, provenant de systèmes de sécurité du domicile familial ou de caméras commerciales de berceaux, a fait l’objet d’une publication dans la revue Neurology, le 4 janvier 2024. Les auteurs suggèrent que « de nombreux décès inexpliqués liés au sommeil pourraient résulter de convulsions ».
Parmi les vidéos étudiées, cinq enregistrements vidéo étaient continus et deux étaient déclenchés par un son ou un mouvement. « Tous les enregistrements continus comprenaient un événement convulsif d'une durée de 8 à 50 secondes », indique l’étude ; et ces crises se sont produites dans les minutes précédant immédiatement le décès de chaque enfant. Les deux autres vidéos, déclenchées par un mouvement peu avant le décès, présentaient, pour l'une, un mouvement indéterminé et, pour l'autre, des mouvements anormaux évoquant également un événement convulsif. Une respiration laborieuse ou profonde a été identifiée dans cinq des cas par analyse audio ou visuelle.
Un registre répertoriant 300 décès inexpliqués
Même si elle reconnaît que la taille de l’échantillon est particulièrement faible, la chercheuse principale de l’étude, la professeure adjointe de recherche au centre médical de l’université de New York, Laura Gould, affirme, dans un communiqué, que cette publication « offre la première preuve directe que les convulsions peuvent être responsables de certaines morts subites chez les enfants, qui sont généralement inaperçues pendant le sommeil ». Des recherches supplémentaires sont néanmoins nécessaires pour mieux comprendre la façon dont ces convulsions peuvent provoquer une mort subite.
Laura Gould a également perdu sa fille à 15 mois en 1997 d’une mort subite et inexpliquée. Elle est à l’origine de la création du registre, répertoriant plus de 300 cas de mort subite inexpliquée d’enfants, dont les sept cas étudiés ici. Fin 2021, des chercheurs de l’école de médecine de l’université de New York avaient déjà publié dans la revue Pnas une étude basée sur les échantillons génétiques recueillis dans le registre. Ils avaient alors mis en avant des modifications génétiques, responsables de troubles dans la production de calcium, qui pourraient être à l’origine du décès de certains enfants.
(1) Le nombre de morts subites et inexpliquées d’enfants en France n’est pas estimé par les organismes de santé.
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