« Tous les nourrissons doivent pouvoir bénéficier d’un suivi par l’examen répété de la mobilité de hanche dans les premiers mois de la vie », rappelle l’Académie nationale de médecine qui s’alarme de l’augmentation des luxations congénitales de hanche découvertes après l’âge de la marche.
L’examen clinique, effectué par un pédiatre, ou un médecin de famille bien formé, et par la sage-femme à l’occasion de ses visites de suites de couches ou dans les centres de PMI, « doit figurer chaque fois systématiquement dans le carnet de santé », insiste l’académie. Toute découverte d’une anomalie justifiera alors le recours à un échographiste compétent et à l’orthopédiste pédiatre.
Une pathologie qui avait disparu
Dans un communiqué voté avec 73 voix pour (1 voix contre et 7 abstentions), l’Académie de médecine s’appuie sur les travaux rigoureux menés récemment sous l’égide de la Société française d’orthopédie pédiatrique qui « font clairement apparaître une augmentation importante du nombre de découvertes tardives (après le 3e mois) de luxations congénitales de la hanche, soit 10 pour 100 000 naissances après 3 mois, et 4 pour 100 000 naissances découvertes seulement après l’acquisition de la marche, alors qu’elles avaient pratiquement disparu après la campagne de dépistage menée il y a 20 ans avec l’appui des autorités sanitaires ».
Un diagnostic initial tardif est un facteur pronostic défavorable à long terme : évolution vers une coxarthrose invalidante et douloureuse nécessitant des corrections chirurgicales, source de dépenses importantes pour l’assurance-maladie. D’où l’importance d’un dépistage précoce qui présente toutefois des difficultés.
D’une part, « l’examen systématique des hanches des nouveau-nés par le pédiatre, certes obligatoire avant la sortie de maternité, ne dépiste pas obligatoirement tous les cas d’instabilité », soulignent les académiciens. D’autre part, « l’examen, lui aussi systématique, par échographie à l’âge de 1 mois se heurte à son caractère opérateur-dépendant, tout comme l’examen radiologique à 4 mois dont on doit redouter le caractère irradiant », poursuit l’académie.
Examen clinique répété
L’examen clinique répété des hanches à plusieurs reprises dans les 2 premiers mois « reste le meilleur moyen » de faire un diagnostic précoce. « La constatation de la limitation de l’abduction de hanche est un signe clinique d’alerte de grande valeur, relativement facile à mettre en évidence », souligne l’académie qui demande que les gestes élémentaires du diagnostic clinique soient « impérativement » rappelés.
« Il faut encore améliorer le dépistage par les pédiatres en maternité, avant le retour à domicile et renouveler l’examen obligatoire par la sage-femme ou le médecin dans les 8 premiers jours », indiquent les académiciens qui appellent à un effort de DPC (Développement permanent des connaissances) des généralistes qui par la suite doivent assurer le suivi des nouveau-nés et des bébés.
En octobre 2013, la Haute Autorité avait, à la demande de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (SOFCOT) et de la Société française d’orthopédie pédiatrique (SOFOP), émis des recommandations afin de favoriser le dépistage précoce de la luxation congénitale de hanche. « Il est primordial de rappeler l’importance de la répétition de l’examen clinique à chaque consultation, idéalement jusqu’à l’acquisition de la marche. En outre, il est nécessaire de ne pas négliger la recherche de la limitation de l’abduction du fait de sa simplicité », concluait la HAS qui a mis à la disposition des professionnels de santé une fiche mémo sur la stratégie de dépistage.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024