Réforme du 3 e cycle

Le nouveau DES de pédiatrie est sur les rails

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Publié le 15/12/2020
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Le Pr Vincent Gadjos, président du Collège des enseignants de pédiatrie, fait le point sur la formation qui, en 2017, est passée de 4 à 5 ans.
Les formations complémentaires devraient désormais être mieux reconnues

Les formations complémentaires devraient désormais être mieux reconnues
Crédit photo : phanie

« Cette réforme a été assez lourde à mettre en place et tout n’est pas encore complètement finalisé. Il nous reste encore à définir de manière précise quelle forme va prendre la cinquième année de ce nouveau DES de pédiatrie, qui correspond à la mise en autonomie supervisée des internes. Il nous reste encore un an pour le faire, même si nous avons bien sûr les grandes orientations », explique le Pr Vincent Gajdos, président du Collège des enseignants de pédiatrie et coordonnateur du DES de pédiatrie en Île-de-France.

C’est en 2017 qu’est entrée en vigueur la réforme du troisième cycle des études médicale. Grâce à cette réforme, la durée de DES de pédiatrie est passée de 4 à 5 ans. Désormais, la maquette est découpée en trois phases. Le DES commence par une « phase socle » d’une année, constituée d’un semestre de pédiatrie générale et d’un semestre de néonatologie, suivie d’une « phase d’approfondissement » de trois ans. La dernière année, dite « phase de consolidation », correspond à une mise en autonomie de l’interne.

Un corpus national

Selon le Pr Gajdos, cette réforme a d’abord permis de moderniser les outils de formation. « Elle a notamment abouti à la mise en place d’un corpus national d’enseignement de connaissances, via une plate-forme d’enseignement distanciel dédiée. L’offre de formation théorique est ainsi plus homogène sur tout le territoire national. D’une région à l’autre, les moyens humains ne sont pas les mêmes : il est assez facile de comprendre que les enseignements locaux ne puissent pas être organisés de la même manière en Île-de-France, avec presque 100 enseignants de pédiatrie, et dans certaines subdivisions qui en comptent moins de 5 », explique-t-il.

Options et FST

Un autre changement important concerne l’introduction des options et des formations spécialisées transversales (FST). « Cela concerne la plupart des surspécialités liées à la pédiatrie : la néonatalogie, la réanimation pédiatrique, la cancérologie pédiatrique, la pneumo-pédiatrie, la neuro-pédiatrie, la cardiologie pédiatrique et congénitale ou les urgences pédiatriques. Jusque-là, ces formations se faisaient via des DU, en formation continue. Mais il n’y avait pas vraiment de reconnaissance de ces formations. Désormais, on saura qu’un pédiatre issu de ce nouveau DES avec une de ces formations complémentaires, aura suivi une formation théorique mais aussi, ce qui est nouveau pour la plupart d’entre elles, un complément de formation pratique de deux semestres », explique le Pr Gadjos.

Les options sont des formations complémentaires réservées aux internes d’une même spécialité, tandis que les formations spécialisées transversales peuvent être suivies par des internes de plusieurs DES. « Par exemple, la formation à la pneumo-pédiatrie s’adresse uniquement aux internes de pédiatrie tandis que la formation aux urgences pédiatriques est ouverte aux internes urgentistes ou aux internes de pédiatrie », ajoute le Pr Gajdos.

Le DES démarre donc avec une année de « phase socle ». « Durant cette année, il y a une formation théorique assez lourde et des stages d’un semestre en néonatologie et en pédiatrie générale. Durant les trois années de la phase d’approfondissement, les internes doivent suivre au moins un stage en réanimation ou un stage aux urgences, en complément des stages choisis librement. En fin de quatrième année, ils devront soutenir leur thèse pour valider leur passage en cinquième année », indique le Pr Gajdos.

« Une priorité, à mon sens, va être, pour chaque interne, de bien identifier son projet professionnel. Ils sont aidés par un tuteur dans la construction de leur parcours de formation et par le coordonnateur, avec son conseil pédagogique, qui veille à ce qu’ils puissent bénéficier en phase de consolidation, s’autonomiser et se préparer au plus près à leur exercice professionnel des 5 à 10 premières années de leur carrière professionnelle », souligne le Pr Gajdos.

Exergue : Chaque interne devra bien identifier son projet professionnel pour construire son parcours avec son tuteur et le coordinateur

Entretien avec le Pr Vincent Gajdos, président du Collège des enseignants de pédiatrie et coordonnateur du DES de pédiatrie en Île-de-France.

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr