Dans leurs manifestations extrêmes, les pleurs excessifs du nourrisson -au cours des 3 à 5 premiers mois de sa vie- sont considérés comme un problème clinique souvent appelé « coliques ». Si la définition du terme « coliques » varie, les chercheurs ont démontré 6 caractéristiques de ces pleurs typiques chez les enfants dont les comportements développementaux sont normaux.
Premier point commun aux « coliques » : la quantité de pleurs quotidiens augmente jusqu’au 2e mois pour atteindre un pic, puis, diminuer vers l’âge de 4 ou 5 mois. « Ce « pic » de pleurs existe chez tous les enfants vers 2 mois*. À cet âge, certains nourrissons en bonne santé peuvent pleurer jusqu’à 6 heures par jour. Chez des prématurés de 8 semaines bien-portants, le même « pic » apparaît dans la courbe des pleurs à 6 semaines d’âge corrigé, c’est-à-dire 14 semaines après la naissance », souligne le Pr Ronald Barr, médecin-chercheur, University of British Columbia (Canada).
Des pleurs existentiels
Parmi les autres caractéristiques des « coliques », les chercheurs observent que les pleurs vont et viennent sans que l’on sache pourquoi, ils sont inconsolables, impossibles à arrêter. Le nourrisson peut, par ailleurs, faire des grimaces alors même qu’il ne ressent pas de douleurs. Ses pleurs -qui peuvent durer plus de 5 heures par jour- s’intensifient en fin d’après-midi et le soir.
Comment expliquer ces pleurs ? Ont-ils une utilité ? Certains chercheurs auraient trouvé l’explication. « Dans l’histoire de l’humanité, les trois premiers mois de vie représentent la période la plus dangereuse : pleurer -pour un nourrisson- et émettre des signaux de détresse -pour le petit animal- seraient les manières les plus efficaces pour que quelqu’un s’occupe d’eux », affirme le Pr Barr. Les pleurs du nourrisson auraient donc pour fonction d’alerter les parents, de faire en sorte qu’ils prennent soin de leur tout-petit.
Pour tenter d’atténuer les coliques du nourrissons, les professionnels de santé doivent recommander aux parents le contact avec leur enfant (peau à peau, portage…). Puis, si les pleurs deviennent insupportables, les parents peuvent le poser dans son berceau et revenir 10 minutes plus tard pour s’en occuper à nouveau. Enfin, ils ne doivent jamais secouer ou blesser l’enfant sous le coup de l’énervement. « L’unique conséquence délétère des pleurs du nourrisson est qu’ils peuvent provoquer le secouement (risque de traumatisme crânien) ou toute forme de maltraitance de la part de l’adulte en charge de l’enfant. Les parents doivent être informés du caractère normal et passager des « coliques ». Ce terme ne devrait, d’ailleurs, pas être utilisé car beaucoup de parents l’associent, à tort, à une anomalie ou une maladie digestive », conclut le Dr Catherine Adamsbaum, médecin au service de radiologie pédiatrique de l’hôpital Bicêtre, au Kremlin-Bicêtre.
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